L’annonce de la manifestation organisée par les députés de l’opposition élus à Antananarivo a provoqué de nombreuses réactions dans le microcosme politique. La nouvelle a été confirmée par maître Hanitra Razafimanantsoa, élue dans le Ier arrondissement. Cependant, le communiqué de la CUA qui affirme que les travaux de rénovation du jardin d’Ambohijatovo sont en cours et qu’après les fêtes foraines de la fin de l’année dernière, aucun événement n’y serait accueilli. Il s’agit en quelque sorte de la réponse du berger à la bergère. C’est une nouvelle péripétie de la confrontation entre le pouvoir et l’opposition.
La réplique du pouvoir à l’opposition
Les députés de l’opposition, élus dans la ville d’Antananarivo et emmenés par maître Hanitra Razafimanantsoa avaient élaboré une stratégie qui ne pouvait pas être perturbée, espéraient-ils. Ils pensaient avoir été prévoyants en déposant une demande d’autorisation à la préfecture. C’est un rapport d’activité qu’ils veulent faire à leurs électeurs et c’est, disent-ils, une pratique tout à fait normale. Le communiqué de la CUA vient contrecarrer la stratégie échafaudée par l’opposition. On voit mal ses élus forcer les grilles du jardin d’Ambohijatovo pour y tenir un meeting. On attend maintenant de savoir quelle solution va être trouvée par ces derniers qui affirment vouloir agir dans le cadre de la légalité. C’est une sorte de partie d’échec qui est en train de se jouer actuellement, chacun avançant ses pions. Le pouvoir utilise toutes les parades dont il dispose pour empêcher l’opposition de développer ses arguments. Il a de nombreux atouts. Il dispose de la puissance publique. Il a montré sa force en mettant en avant les forces de l’ordre. Il a fait retirer du bouquet satellite de Canal plus, de Startimes et de Parabole Madagascar la chaîne MBS, un des principaux outils de communication de l’opposition. Le recours déposé par la station devant la justice n’a pas abouti, puisque les juges se sont déclarés incompétents. Tout le monde attend donc la suite des événements. Le bras de fer est engagé, mais l’espoir de voir une issue sans casse est de plus en plus illusoire.
Patrice RABE