La télé nationale a une place particulière dans le monde audiovisuel. Elle est presque considérée comme membre de chaque foyer de téléspectateurs. Chaque voix comme chaque son leur est familier. Dès qu’il y a un nouveau venu, il est scruté sous toutes les couleurs, et gare à la moindre anicroche, sinon les critiques fusent. Oui, car il est l’invité d’office pour la maisonnée.
Ses prestations lors de la transmission en direct du défilé du juin, d’abord, on le sait, fût un désastre total sur tous les plans. D’ailleurs, le ministre a fait amende honorable publiquement de cette bévue. C’est une première à notre connaissance. Puis, celle de l’arrivée des Barea de samedi, atteint le comble de l’incompétence, si ce n’est pas de la bêtise tout court. Qu’est ce qu’on a vu ? Que des lumières filantes en guise d’illustrations et rien d’autres, on ne savait même pas où se trouvait à tout moment le convoi. Quant au sonore, rien que du brouhaha, ponctué par des sifflets stridents. Aucun commentaire audible, bref, on ne savait pas s’il y avait un pilote dans l’avion TVM, ou un commandant à bord du navire du même nom. En somme, la chaîne nationale n’ a été d’aucune utilité.
Le « spoil system » semble être la méthode préférée de ce régime, on balaie d’un revers de main ceux qui semblent de connivence avec les équipes précédentes. Seulement, aussi bien dans le public que dans le privé, la continuité de la mission exige un fond de savoir-faire et de compétence. En gestion des ressources humaines, la structure idéale de l’effectif obéit à cette condition. Elle s’illustre sous forme de pyramide, celle en forme de poire écrasée, avec une base large (des jeunes), et une pointe aigue (les expérimentés). Ce qui veut dire que les nouveaux venus (besoin de sang neuf) doivent être avec les expérimentés, toujours nécessaires.
Dans le cas de la TVM ? D’après ce qu’ont vu les téléspectateurs, on a noté la quasi absence des anciens de la maison. Est-ce le fait des nouveaux dirigeants de la chaîne qui, inconnus au sérail, pensent que la TVM est leur chose, et du coup frustrent peut-être les anciens ? D’où sûrement cette grève du zèle ? Toujours est-il que la communication s’est avérée être la compétence distinctive du président, et cette lacune dans ce domaine lui serait à coup sûr préjudiciable.
- Ranarivao