
Journaliste dans le sang et actuelle ministre de la Communication et de la Culture, Lalatiana Rakotondrazafy Andriantongarivo rappelle non sans émotion les durs moments traversés par la presse malgache.
« Je l’ai vécu, d’autres confrères l’ont vécu, être traités comme des criminels et subir des enquêtes à la brigade criminelle pour des délits de presse ou encore être pénalement mis en cause dans une affaire d’infraction de presse alors qu’on est patron de presse, n’ont guère contribué à instaurer un environnement propice à l’exercice de la profession », a-t-elle témoigné devant une assistance composée de journalistes et de représentants des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), durant la restitution de la Loi sur la Communication médiatisée.
1200 jours. Il y a trois ans de cela, c’était dans un contexte morose et liberticide que les journalistes ont exercé leur métier. Il suffisait d’une nouvelle qui n’a pas plu au régime en place, à cette époque-là pour déclencher des arrestations, perquisitions et autres formes d’entraves (extrêmes) à la liberté de presse. Tout cela sans oublier l’octroi presque sauvage des licences d’exploitation audiovisuelle seulement réservées aux amis et mercenaires du régime. Consciente de tous ces problèmes, la ministre promet d’en finir avec cette période sombre. « J’ai bien compté, 1200 jours se sont écoulés durant ces moments difficiles pour la presse malgache. Acteurs majeurs de la lutte au sein du MLE, c’est avec émotion que je me remémore tout ce qu’on a dû traverser à l’époque, tout ce que cela nous a coûté sur le plan professionnel et personnel », se rappelle-t-elle.
Modifications. La refonte du code de la communication désormais appelée loi sur la communication médiatisée, met fin à ces moments sombres de la presse malgache. Forte de 18 pages, les modifications touchent principalement la professionnalisation du métier en garantissant les formations aux journalistes, la couverture nationale à tous les médias aussi bien publics que privés, le basculement de Madagascar vers la Télévision Numérique Terrestre (TNT) avant le 17 juin 2020, l’opérationnalisation de l’Autorité Nationale de Régulation de Communication Médiatisée (ANRCM) et surtout le désengagement de l’Etat par rapport à l’Ordre des Journalistes de Madagascar. Ce dernier sera l’interlocuteur des journalistes auprès de l’Exécutif pour que la loi sur la communication médiatisée ne reste pas lettre morte car c’est l’aboutissement d’un long processus national.
D.R