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vendredi, avril 19, 2024
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Langage des signes : Vers une valorisation du métier d’interprète

Les interprètes en langage des signes à Madagascar se sont réunis en assemblée générale peu avant Noël. Selon les statistiques, ils sont en tout au nombre de 44,  soit tout juste 1 interprète pour plus de 4 000 personnes atteintes de surdité. Ce qui explique la difficulté à trouver ces interprètes encore  dans la Grande île. Selon le dernier recensement fait par la Salfa, (un organisme qui regroupe dix hôpitaux luthériens sur Madagascar et 40 unités de santé), en collaboration avec l’OMS en 2005, les malentendants de Madagascar sont estimés au nombre de 170 000. Aucune statistique récente n’existe à ce jour. 

Le premier objectif  de cette réunion : remettre sur les rails leur association mais surtout valoriser le métier qui outre son côté humain qui permet aux personnes en situation de handicap de communiquer et de ne pas se sentir exclues de la société, est également un vecteur de richesse culturelle encore trop peu exploitée.

Chaque pays possède son propre langage des signes et ses particularités propres. Cet outil de communication principal des personnes atteintes de surdité est régi par des règles, comme tout langage,  dans tout ce qui le compose, tels que les vocabulaires, les lexiques, les mimiques, la dactylologie, la syntaxe et l’espace… Pour Madagascar, le langage des signes ne consiste pas à traduire mot à mot chaque phrase mais à démontrer à travers les gestes de la main et du corps l’idée générale du message.

L’exercice de ce métier nécessite une formation technique selon des normes et une éthique bien établies. Mais même si la formation est nécessaire, elle n’est souvent pas suffisante. Puisque le langage des signes est un canal d’échanges et de partage de culture, il est également nécessaire pour chaque traducteur de s’imprégner de l’univers des personnes atteintes de surdité pour pouvoir enrichir et exploiter plus de mots pour exercer pleinement  le métier. Il s’agit donc d’un métier qui nécessite des recherches et un renforcement de capacité en continu.

Valoriser le langage des signes permet de valoriser les personnes et les groupes qui l’utilisent. C’est d’ailleurs l’objet de cette assemblée générale qui  a également décidé que leur association deviendra une « agence de service d’interprétation et de traduction » pour une meilleure valorisation du métier. Durant cette AG, ils ont fixé le statut et le salaire minimum qu’ils accepteront pour leurs prestations. Un nouveau Bureau a également été élu pour diriger l’association. Ainsi le nouveau président qui dirigera l’association durant les 4 prochaines années sera Fidy Manantsoa Randrianarivelo, déjà aperçu sur la chaîne nationale et qui de surcroît a bénéficié d’une formation en leadership Yali MWF 2022 à l’Université Delaware au Colorado aux États-Unis.

Leur souhait : que Madagascar un jour puisse devenir comme les 58 pays qui ont déjà adopté le langage des signes comme étant une des langues officielles utilisées dans l’administration et qui d’ailleurs l’ont inscrit dans leur Constitution.

Hanitra Andria

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