L’engouement pour la langue chinoise ne semble pas prêt de s’estomper à Madagascar puisque les ministères et les entreprises s’y mettent aussi. Pour les étudiants, la maîtrise du chinois constitue l’assurance de plus grandes opportunités d’emploi.
Depuis quelques années, le chinois a le vent en poupe et de plus en plus d’étudiants s’orientent vers cette langue. Rien que pour l’année dernière, 10 000 apprenants ont été recensés dans les sites d’enseignement de l’Institut Confucius à Antananarivo, Mahajanga, Toliara, Antsirabe et Namakia. Créé en 2008, l’Institut Confucius de l’Université d’Antananarivo (ICUA) est le premier établissement de grande envergure d’enseignement de la langue, codirigé par deux universités chinoises et malgaches à Madagascar. Selon les dernières statistiques obtenues, 731 étudiants ont déjà obtenu le diplôme de Licence en langue et culture chinoise et plus de 400 étudiants ont pu bénéficier d’une bourse du siège des IC (Institut Confucius) pour poursuivre leurs études dans des universités prestigieuses en Chine. L’apprentissage de cette langue ne se limite pas seulement à la formation académique puisque l’ICUA dispense également des cours de chinois auprès des écoles primaires et secondaires privées et publiques, des compagnies aériennes, des associations, des ONG, de la Banque centrale, du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Défense ainsi que de la gendarmerie nationale. L’ICUA joue un rôle prépondérant dans la promotion de la compréhension mutuelle et le renforcement de l’amitié séculaire entre le peuple malgache et le peuple chinois.
Un vrai atout professionnel
La maîtrise du chinois est un atout très apprécié dans le milieu professionnel. L’offre dépasse encore largement la demande pour les métiers qui requièrent la maîtrise de la langue chinoise. Parler chinois est synonyme d’une insertion professionnelle quasi assurée dans plusieurs disciplines. Outre le recrutement des interprètes pour les sociétés chinoises à Madagascar, les différents ministères, les établissements bancaires et commerciaux ainsi que les centres de santé sont à la recherche permanente de personnes maîtrisant le chinois. Ce qui explique l’engouement des jeunes à apprendre cette langue. Après leurs études en Chine, une partie des étudiants reviennent à Madagascar pour renforcer les équipes des enseignants ou travailler pour leur propre compte dans le commerce, le tourisme ainsi que dans d’autres domaines. Une autre partie, quant à elle, préfère rester en Chine pour continuer ses études ou pour y commencer une vie professionnelle dans les universités chinoises voire même dans l’industrie du cinéma en devenant des acteurs ou actrices.
Coopération
Cette année marque le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et Madagascar. Durant ces cinq décennies, les deux pays ont développé une solide relation gagnant-gagnant reposant sur la base d’un respect mutuel et d’un développement en commun. Les deux gouvernements accordent une importance capitale aux échanges culturels et à la coopération en matière d’éducation. Dans le cadre de cette célébration, une « course de l’amitié » aura lieu le dimanche 6 novembre à partir de 7h30 devant le parvis de l’Hôtel de Ville. La distance à parcourir est de 3 km 600. La journée sera aussi marquée par un match amical de football au Kianja Barea à Mahamasina, de 9h30 à 11h30.
Narindra Rakotobe