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Le 06 août 1945, Ce qui ne devait pas arriver hélas arriva

Qui l’eût cru, ce jour à 8 h 25 un bombardier B29 américain a lâché au-dessus de la ville de Hiroshima une bombe de 4,5 kg dénommée « Little boy » ( à la manière de potache), ce «  petit garçon »  va non seulement tuer presque instantanément 70 000 personnes mais par la suite avec son compère, trois jours plus tard, cette fois- ci, à Nagasaki, une autre ville japonaise, les deux vont tuer 350 000 personnes plus ceux qui vont périr des années plus tard, on les appellera les « hibakusha » (atomisés)   , des civils en grande majorité. «  Avec la disparition des victimes qui ont vécu ces moments atroces (350 000 « atomisés » dont 140 000 sont morts sur le coup ou dans les semaines suivantes)  le poète atomisé Sankichi Toge crie « Rendez-nous notre humanité ! » Certains s’en veulent de ne pas avoir secouru de victimes, d’avoir laissé mourir des enfants… ou simplement d’avoir été épargnés, mais l’instinct de vie les poussait à penser d’abord à eux-mêmes… » C’est dire l’ampleur et la gravité du désastre de la bombe atomique.

Dès lors, à partir de ce jour, la face du monde et même son avenir va changer. « Le président Truman a annoncé aussitôt à la radio, non sans abuser son auditoire sur la nature prétendument militaire de l’objectif: « Le monde se souviendra que la première bombe atomique a été lancée sur Hiroshima, une base militaire. Pour cette découverte, nous avons gagné la course contre les Allemands. Nous l’avons utilisée pour abréger les atrocités de la guerre, et pour sauver les vies de milliers et de milliers de jeunes Américains. Nous continuerons à l’utiliser jusqu’à ce que nous ayons complètement détruit le potentiel militaire du Japon ». Enorme  mensonge d’Etat car les victimes sont presque tous des civils puisque la ville de Hiroshima (300 000 habitants était moins une base militaire qu’une ville industrielle peuplée surtout de non militaires). « Je suis l’Ange de la mort, le destructeur des mondes » dira après coup Oppenheimer, directeur scientifique du programme « Manhattan Engineer Project » qui réalisa les deux bombes atomiques. Mais pourquoi ? Mettre fin à la guerre avait-on dit. Ce qui n’est pas totalement vrai puisque l’Allemagne Nazie avait capitulé trois mois auparavant et l’armée impériale japonaise affaiblie, mais reste fanatisée, c’est l’une des raisons de l’emploi de l’arme fatale. Mais l’autre raison avancée  par les historiens aurait été de démontrer aux forces soviétiques déjà présentes en Mandchourie la force de frappe américaine et de les arrêter. Voilà les deux vraies raisons. Des voix se sont élevées comme  celle d’Albert Camus « « il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques », ou le général américain Thomas Farrell, qui, sidéré par l’explosion du 16 juillet, lors d’un test, évoqua « un coup de tonnerre (…) qui nous révéla que nous étions de petits êtres blasphémateurs qui avaient osé toucher aux forces jusqu’alors réservées au Tout-Puissant » ou enfin Kenneth Bainbridge, directeur du test, qui avait commenté: « A partir de maintenant, nous sommes tous des fils de pute. » mais rien n’y fit. Terminons par les mots désespérés du le capitaine Lewis membre de l’équipage du B29 qui s’écrie après le largage : « Mon Dieu, qu’avons-nous fait ? »

M.Ranarivao

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