Si on voulait parler de façon imagée de la lutte contre le Covid-19 à Madagascar, nous pourrions dire que nous sommes maintenant en train de manger notre pain noir. Le pic de l’épidémie n’est pas encore atteint et le nombre de cas contaminés va encore augmenter. La réaction du pouvoir a été à la mesure de cette aggravation de la situation. Les spécialistes, comme nous l’avons déjà dit auparavant, n’ont pas été surpris de cette multiplication des cas de contamination. La descente du chef de l’Etat à Toamasina montre qu’il veut montrer son soutien à la population, mais au-delà du geste qui est politique, c’est la volonté de maîtriser efficacement cette épidémie qui doit être retenue.
Le pic de l’épidémie pas encore atteint
Le virus s’est propagé très vite depuis une dizaine de jours. Ces cas positifs sont révélés par les tests effectués en plus grand nombre. Ces résultats sont somme tous normaux car le foyer principal de l’épidémie n’a pas été, comme on dit le familièrement, mis sous cloche dès le début. Le manque de rigueur dans l’application des mesures a permis le déplacement de personnes contaminées vers d’autres régions. Après Toliara, Tolagnaro, Moramanga et bien sûr Antananarivo, ce sont Ambatondrazaka et Andilamena qui voient la présence de personnes testées positives. Les statistiques sont en train de s’affoler. On compte maintenant 586 cas confirmés, 437 patients sous traitement et 147 guérisons. Le pouvoir a donc décidé de mettre les bouchées doubles. On ne peut qu’en prendre acte, mais si l’objectif est clairement défini, il faut voir si on va effectivement arriver à circonscrire cette épidémie. C’est une lutte qui nécessite la participation de tout le monde. Elle durera le temps qu’il faut. On parle d’une prolongation de l’état d’urgence sanitaire. La prise de conscience de la majorité de la population est essentielle..
Patrice RABE