Le bras de fer est en train de s’installer. Entre les 26 candidats qui ont signé la déclaration de Nanisana vendredi dernier, et ceux qui ne veulent pas entendre parler de report des élections, il n’y a aucun compromis à espérer. Chaque camp est décidé à ne rien céder, mais l’issue de ce face-à-face ne semble laisser planer aucun doute.
Le pot de terre contre le pot de fer
La déclaration des 26 candidats qui ont participé à la réunion organisée par la CENI à Nanisana a jeté un froid dans l’atmosphère enfiévrée de cette campagne électorale. La demande de report de l’élection présidentielle n’a pas du tout plu à ceux qui croient avoir toute leur chance dans cette course à la magistrature suprême. Les candidats qui ont beaucoup investi dans cette campagne ne veulent pas voir leurs efforts anéantis si près du but. Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana, Roland Ratsiraka et Hery Rajaonarimampianina s’accrochent à la légalité du processus électoral et sont décidés à le mener jusqu’au bout. Ils sont appuyés dans leur démarche par les institutions et la communauté internationale. En face, leurs adversaires ont des arguments solides à faire valoir et prennent à témoin l’opinion. Ils organiseront une conférence jeudi prochain au CCI. Certains juristes critiquent vertement la démarche des 26 candidats, les accusant de passer outre la loi. Le débat est engagé et pour le moment, aucune véritable perspective ne se dessine. L’opinion, quant à elle, reste plutôt circonspecte et attend de voir la suite des événements. La réunion qui a eu lieu vendredi dernier à Nanisana, et qui a été retransmise en direct, a permis de comprendre les raisons de la colère de la majorité des candidats. On peut être pour ou contre la résolution qu’ils ont prise, mais on ne doit pas traiter par le mépris les raisons qui les ont poussés à agir ainsi. Le terme « d’anti-démocratiques » utilisé est un tant soit peu exagéré. On voit mal cependant la démarche engagée aboutir, car l’affaire semble mal engagée. On a l’impression de voir un pot de terre contre un pot de fer.
Patrice RABE