Le régime est maintenant bien décidé à ne pas lâcher celui qu’il considère comme l’un de ses rivals les plus dangereux. L’actuel chef de l’Etat, bien qu’il n’ait pas annoncé officiellement sa candidature, n’entend pas se laisser distancer par Andry Rajoelina dans sa précampagne. Il veut essayer d’effacer la forte impression laissée par ce dernier lors de ses déplacements en province. Le pari est risqué, mais il entend déployer tous les moyens pour le faire.
Le régime décidé de coller à son rival sur le terrain
Ambilobe fut la première étape de l’ancien président de la transition dans cette précampagne qu’il a entamée. L’immense foule qui l’a accueillie a montré qu’il serait l’ un des favoris de l’élection présidentielle. Le régime ne voulant pas être en reste, a donc décidé d’organiser le même déplacement pour Hery Rajaonarimampianina. On connait la déconvenue du chef de l’Etat qui s’est même fait siffler par le public. L’équipe de ce dernier a bien mesuré le danger représenté par cet adversaire. Pour ne pas le laisser triompher, décision fut prise de l’empêcher d’assister au rassemblement organisé par ses partisans à Mahajanga. Pour la première fois, un notam a été émis pour immobiliser un appareil sur le territoire national. Cette mesure prise par les autorités a amplifié les échos de la mobilisation des partisans du MAPAR sur place. Pour ne pas se laisser déborder, les stratèges du président actuel ont décidé qu’il fallait occuper le terrain. Des déplacements soigneusement choisis ont été préparés. Des inaugurations ont eu lieu. Mais maintenant, il est question de ne pas se laisser voler la vedette par l’ancien président de la transition. Demain, donc,, il sera à Mahajanga et essaiera d’effacer l’impression désastreuse laissée par les mesures d’interdiction de la manifestation des partisans d’Andry Rajoelina. Le jour d’après, il se rendra à Vohipeno pour ne pas laisser le champ libre à son adversaire. Dorénavant, le chef de l’Etat a décidé de le défier sur son propre terrain. Y arrivera-t-il ? Il s’en est donné les moyens, mais ce sont les Malgaches qui décideront de la suite à y donner.
Patrice RABE