Pour les consommateurs de nouvelles que nous sommes, l’actualité paraît extrêmement volatile et nous n’avons plus le temps de nous attarder sur un événement aussi important soit-il. Une catastrophe chasse une autre aussi vite qu’elle a marqué les esprits. La crise provoquée par le lancement de missile par la Corée du Nord semble avoir été occultée par l’impact de la tempête Harvey au Texas.
Le « statu quo » imposé par la Corée du Nord
Le drame vécu par la population de Houston au Texas a mobilisé les chaînes d’information du monde entier. Le calvaire des sinistrés de la tempête Harvey passe en boucle dans les journaux télévisés et le bras de fer du président nord coréen avec ses voisins de l’Asie du sud-est semble avoir été relégué au second plan. La réaction du premier ministre japonais Shinzo Abe aussi ferme soit-elle, n’a pas désarçonné le leader nord-coréen. Le conseil de sécurité a condamné à l’unanimité le régime de Pyongyang et a prôné le renforcement des sanctions économiques, mais il n’y a pas eu de véritables mesures de rétorsion. L’annonce de Donald Trump, affirmant que « toutes les options étaient sur la table », n’a finalement pas eu l’effet escompté. Apparemment, le dirigeant nord coréen, après avoir semblé manifester de la retenue, a décidé de faire preuve de détermination. Les grandes puissances paraissent avoir pris la mesure de la situation. Kim Jong Un n’a pas l’intention de reculer et compte bien poursuivre ses tirs de missiles, si cela est nécessaire. Les analystes estiment que ce dernier, après les menaces du président américain, ne s’est pas dégonflé et a montré le bluff de Washington, n’ayant pas de projet concret. « Le leader nord- coréen s’est montré malin en choisissant une demi-mesure » estime un membre de l’institut Lowy en Australie. Le Japon n’a pas détruit le missile qui a survolé son territoire, ne provoquant pas d’escalade. A présent, la Corée du Nord a assis sa position dans le subtil jeu diplomatique qui est en train d’installer un certain « statu quo » dans cette région du monde.
Patrice RABE