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lundi, mai 20, 2024
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Lutte contre la pauvreté : Le Sud de Madagascar, historiquement marginalisé selon la Banque mondiale

Paradoxe de la pauvreté. À Toliara ville, des jeunes, qui auraient pu pourtant décrocher des emplois dans la filière des mines, sont obligés d’opter pour les cyclo-pousses.

L’adoption d’un nouveau code minier et la reprise de grands projets d’investissement représentent des opportunités qui pourraient stimuler considérablement la croissance économique. C’est l’un des constats de la Banque mondiale dans son dernier rapport sur la pauvreté à Madagascar.

Une manière pour l’institution financière de rappeler le rôle éminemment important joué par le secteur minier dans la lutte contre la pauvreté à Madagascar.

Plus visible.Et pourtant, le paradoxe est que justement, c’est dans les régions à grande potentialité minière que la pauvreté est la plus visible. La Banque mondiale parle notamment de la partie australe du pays dans son analyse « Le Sud de Madagascar est longtemps resté en marge des initiatives de développement de l’État. C’est là que se trouve la plus forte concentration de pauvreté, avec une estimation de 91 % de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté. Le sous-investissement chronique du gouvernement central a conduit la région à prendre du retard par rapport au reste du pays. Les moyens de subsistance se limitent principalement à l’agriculture et à la pêche de subsistance et sont vulnérables aux chocs naturels répétés, notamment à la sécheresse. Avec une sécheresse pluriannuelle qui amplifie les impacts, la pandémie de COVID-19 a mis à rude épreuve les moyens de subsistance et le développement humain et a accru la dépendance envers l’aide humanitaire ». Dans la classification de la Banque mondiale, le Sud arrive en tête parmi les régions les plus pauvres. « Les niveaux de pauvreté varient d’une région à l’autre de Madagascar, l’Androy, dans le sud, affichant le taux de pauvreté le plus élevé. Les régions du Nord ont des niveaux de pauvreté plus faibles en raison d’une activité économique accrue, telle que le tourisme et la production de vanille. En revanche, l’Est du pays est devenu une zone de grande pauvreté en raison des cyclones fréquents, qui laissent des traces de destruction et de perte de biens parmi les ménages. La région d’Analamanga présente des taux de pauvreté plus faibles, mais des niveaux d’inégalité plus élevés. L’inégalité nationale a diminué à mesure que les zones urbaines s’appauvrissent au cours de la dernière décennie.»

Ressources inexploitées.Pour la Banque mondiale, le secteur minier figure parmi les armes avec lesquelles, le gouvernement pourrait relever le défi de la pauvreté, notamment dans le Sud dont les potentiels miniers ne sont plus à démontrer. Sur ce point, la Banque mondiale indique, en effet, que « les récentes réformes audacieuses dans les secteurs de l’exploitation minière, des télécommunications et de l’énergie peuvent contribuer à stimuler la croissance dont Madagascar a besoin pour sortir de la spirale de la pauvreté dans laquelle il se trouve ». Malheureusement, le Sud est encore loin de bénéficier de cette manne que sont les ressources minières. Pour la bonne et simple raison que les ressources en question sont sous-exploitées. Pire, elles sont tout simplement inexploitées pour des raisons qui, parfois, ne sont pas d’ordre économique mais politique. L’on pense notamment au projet d’extraction d’ilménite bloqué depuis des années, malgré les apports socio-économiques réels que l’on peut en tirer. Matière à réflexion pour l’Etat qui a intérêt à exploiter au maximum les ressources naturelles du Sud qui ne doit plus être l’éternel oublié des régimes qui se sont succédé.

R.Edmond.

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