Candidat et président ! C’est toute l’ambiguïté de l’attitude du chef de l’Etat depuis un certain temps. Après avoir annoncé officiellement sa participation à l’élection présidentielle, il a continué ses inaugurations malgré les remarques de tous ses adversaires. Mais il entend bien profiter des avantages de la fonction jusqu’à sa démission dans une dizaine de jours.
Les abus de la fonction présidentielle durant cette campagne électorale
Il ne s’est pas privé d’inaugurer des projets en cours de réalisation et qui sont financés par les bailleurs de fonds ces derniers mois. Bien qu’il n’ait pas encore officiellement annoncé sa candidature, il en a tiré crédit pour se mettre en valeur. Il a fini par annoncer officiellement en grande pompe sa participation à l’élection présidentielle. Il n’en a pas moins continué ses inaugurations et se sert des services des médias publics à cette occasion. Ce privilège, le chef de l’Etat en use et en abuse. A dix jours de son départ d’Iavoloha, il en profite pleinement. Les reportages faits à cette occasion sont vus sur tout le territoire national. Les autres candidats n’ont pas cet avantage et vont seulement pouvoir bénéficier d’un temps d’antenne limité à la RNM et à la TVM. Bien qu’on ne puisse pas empêcher cet abus du président de la République, il est tout à fait normal de le dénoncer. La demande de clarification que pourraient faire les autres candidats n’influera en rien sur la suite de la campagne électorale, mais elle aura le mérite de rétablir une certaine éthique dans les pratiques politiques. Il est illusoire d’espérer que le fair-play règne durant cette campagne électorale, mais les électeurs vont en être les arbitres. Cette course à la magistrature suprême est différente des précédentes car les citoyens ont maintenant une conscience aiguë du rôle de leur futur président de la République. Sur les réseaux sociaux, ils ne se privent pas de critiquer les abus des hommes politiques et en particulier de ceux faits par l’actuel chef de l’Etat.
Patrice RABE