Le monde artistique à Madagascar est en crise. Voulant trop satisfaire un public rongé par divers problèmes quotidiens, les artistes, en l’occurrence les chanteurs, ont tendance à produire des œuvres vite faites pour vite vendre. Les musiques à connotation sexuelle, les paroles incitant à l’adultère et à la violence envahissent les écrans…
Les scénarios horribles qui remplissent le fil d’actualité sur les réseaux sociaux suscitent plus de réactions que les pages éducatives, souvent considérées comme « très ennuyeuses ». Cela ne laisse pas indifférents les vétérans. Ayant l’impression d’être dans une autre dimension, la génération des années 1950 s’inquiète pour l’avenir du pays, car l’art d’aujourd’hui est totalement opposé à celui qu’elle a admiré à son époque. Il faut toutefois admettre qu’à l’époque, elle aussi a été pointée du doigt. Force est de constater que durant sa jeunesse, dans les années 1970, elle a facilement absorbé un courant de pensée que ses aïeux, formés entre les années 1920 et 1930, n’arrivaient guère à comprendre. En revanche, le respect et la reconnaissance étaient les mots d’ordre, et l’art avait sa place. Les morceaux parlaient beaucoup d’amour-propre, de lutte contre le racisme et de fierté de l’identité culturelle. Bien que certains auditeurs issus de la haute société aient été influencés par les textes paillards de Marvin Gaye et le « Sea, Sex and Sun » de Serge Gainsbourg, la majorité n’écoutait que de la « bonne musique ». D’ailleurs, ce genre de chansons était rarement diffusé sur les ondes. Bertrand Razakarivo, un contemporain de la Deuxième République, se souvient encore : « Le gouvernement était tellement strict que les artistes malgaches faisaient très attention. » Pour ce faire, les leaders d’opinion utilisaient des métaphores pour faire passer leurs messages. Par conséquent, les fans étaient obligés d’analyser les propos. Bien entendu, chacun a sa perception des choses, ce qui rend l’art encore plus intéressant.
À présent, beaucoup disent que le cinquième art malgache a touché le fond. Les chanteurs sont devenus de plus en plus mercantiles. « Avec des artistes autoproclamés qui ne comprennent pas ce qu’ils font, et ceux qui ont des vocations mais ne peuvent pas vivre de leur art, car même les consommateurs d’œuvres d’art versent dans la malbouffe artistique et culturelle », disait un aîné.
Iss Heridiny
Je pense qu’on a perdu notre identité Malagasy, style de musique, parole en langue etrangére, …
On veut trop imiter les autres pourtant on restera à jamais des Malagasy.
J’adore les kabary, les Hira Gasy sans oublier Odeam Rakoto, Railovy, … Bouboul, … Mahaleo,