C’est le dossier brûlant du moment. Le problème des délestages et des coupures d’eau incessants depuis trop longtemps est en train de miner le crédit d’un régime qui avait promis de remettre le pays sur la voie du changement. La volonté de le faire ne suffit pas et il faut trouver de bonnes solutions pout remettre sur les rails une entreprise aussi mal en point que la Jirama. Cela est d’autant plus grave que son mauvais fonctionnement impacte directement la vie de la population. La grogne des usagers s’est transformée dans certains quartiers en véritable révolte. Ce mécontentement a fini par alarmer le pouvoir au plus haut niveau qui a décidé de se pencher sérieusement sur le cas de cette société d’Etat. La première mesure prise est le limogeage de son Directeur général qui endosse donc toute la responsabilité du fiasco de ces derniers temps. Le prétexte est plutôt futile car c’est tout le système qui a failli. Le ministre de l’Energie a, dans la foulée, annoncé que l’équipe en charge du dossier était plus motivée que jamais et que le redressement de la situation aurait lieu avant la fin de l’année. Malgré toute sa volonté de bien faire, elle devra encore endurer durant un certain temps le feu roulant des critiques d’usagers privés d’eau et d’électricité. L’autre nouvelle de la semaine est l’annonce de la tenue des élections communales le 27 novembre prochain. Cette décision prise en conseil des ministres était attendue et elle va calmer la tension qui commençait à monter dans le milieu politique. Elle a été accueillie avec une certaine satisfaction par les candidats qui s’étaient déjà déclarés et par une plate-forme de l’opposition ayant officialisé son existence. L’opposition existe de fait, mais le régime préfère attendre la discussion du projet de loi sur son statut à l’Assemblée.
Sur le plan international, c’est toujours Hong Kong qui retient l’attention des médias du monde entier. Ceux qu’on appelle les manifestants de la démocratie n’entendent pas plier devant les menaces de Pékin. Des mouvements de blindés chinois ont eu lieu récemment, donnant une certaine consistance aux rumeurs d’intervention de la Chine. La police hongkongaise a cependant déclaré qu’elle était capable de gérer la situation. Ce week-end devrait être crucial car les responsables du mouvement annoncent la présence d’un million de personnes aux abords de l’aéroport. Donald Trump n’a pas encore discuté de la situation avec Xi Jingping, mais il a déclaré que cela pourrait « se résoudre en quinze minutes ».
En Europe, c’est vers l’Italie que se tournent les yeux des observateurs. Une crise gouvernementale est en train de couver. Le désaccord entre les deux Matteo, Sallvini et Renzi, ne peut plus être caché. La mort technique de l’alliance gouvernementale entre le mouvement 5 étoiles et la Ligue du Nord (parti d’extrême droite) a amené le second à proposer la formation d’un « gouvernement institutionnel » ouvert au lieu d’une élection législative anticipée réclamée par Salvini.
En Grande Bretagne, le leader du parti travailliste, Jeremy Corbin, demande aux partis d’opposition d’adopter son plan destiné à contrecarrer un Brexit sans accord en faisant tomber le gouvernement de Boris Johnson.
En Algérie, les manifestations continuent de plus belle. Les vacances n’empêchent pas les étudiants de descendre dans la rue et ce, au grand désarroi d’un pouvoir qui a de moins en moins de soutien.
Au Zimbabwe, une grave crise économique est en train de s’installer. La situation n’a jamais été aussi chaotique, affirment les observateurs. Les manifestations se multiplient et les brutalités policières augmentent.
C’est un coup de semonce qui est adressé au régime cette semaine. Ce dernier maintenait fermement son cap pour redresser le pays et il doit affronter ses premières véritables difficultés avec le mécontentement d’une partie de la population victime de délestages et de coupure d’eau. Le problème doit être réglé de toute urgence pour ne pas briser l’élan réformateur du gouvernement. La population, jusqu’à présent, était plutôt favorable au régime, mais cette sympathie peut très vite se muer en une véritable hostilité si les problèmes du quotidien ne sont pas résolus.
Patrice RABE