
Un siècle d’Emilson Daniel Andriamalala ne devrait pas passer inaperçu. Auteur qui a marqué de son empreinte le roman malgache, en somme, la littérature nationale. Avec son œuvre « Ilay vohitry ny nofy », il a livré un texte d’amour, à la première personne, marqués par l’austérité et une écriture pure.
Voilà le délire, imaginer Emilson Daniel Andriamalala ajouter de l’érotisme dans ses écrits. Un extrait de son œuvre « Ilay vohitry ny nofy » pourrait apporter plus d’éclaircissements. « Injany niantsampy teo an-tsoroko ny sandrin’i Niry nanafy ahy lamba volonondry fotsy madinika. Handao hiditra sao mangatsiaka ! ». Traduction littérale. « Voilà le bras de Niry qui me serrait l’épaule tout en me couvrant d’une couverture en fine fourrure de mouton. Rentrons pour ne pas prendre froid ! »
Dans le schéma conceptuel de tout lecteur de ce formidable auteur, quelques scènes de galipettes savamment orchestrées seraient lues comme un blasphème. Pourtant, face au génie littéraire d’E. D. Andriamalala et les tiraillements moraux de cette époque, il aurait pu faire une tentative. La première raison est simple. Sa manière de construire ses phrases. Sa façon de trouver les mots qui définissent l’environnement de chaque scène. Le jonglage des tensions qu’il imprime dans l’histoire. Tout cela aurait rendu toute scène érotique capable de réveiller le désir. Objectif artistique, sans bestialité de mettre le plaisir dans la quête de l’épanouissement.
L’amour cristallin. Dans « Ilay vohitry ny nofy », E. D. Andriamalala raconte une histoire d’amour enflammée entre Rija, gérant d’un grand magasin, et Niry, une doctoresse à fleur de peau. « Cette œuvre est le couronnement de neufs romans : Ranomasina, Antso, Zazavavindrano, Taolambalo, Menarana, Hetraketraka, Fofombady, Voankazo nandrarana et Vohitry ny nofy », met en avant Aina Ramaroson, enseignant- chercheur à l’université d’Antananarivo en littérature et en communication. Puisque l’auteur a toujours été en quête de « l’âme sœur ». Donc, il a fallu travailler cette quête de livre en livre pour aboutir à ce roman immersif.
« Cette phrase résume la philosophie d’E. D. Andriamalala – Un amour lumineux… en quête de la vie des anges ». Apparemment, il a trouvé les mots les plus adéquats pour indiquer une façon de monter au septième ciel. Voilà pourquoi, un lecteur contemporain pourrait se demander : pourquoi il n’a pas brûler les désirs de ses personnages ? Comme si la chasteté était un fardeau, ou son contraire, une libération.
Maminirina Rado