
Le positivisme imprimé dans les lignes de « L’ancestralité malgache et biblique. Le rasahariaña (partage des biens avec les ancêtres) chez les Tsimihety », à la faculté de Théologie de l’Université de Fribourg en 2015 par Francky Adele, apporte un plaisir subjectif à la lecture de ce document. Un travail enrichissant avec des éclairages conceptuels et un travail analytique, donnant à ce « livre » une portée historique au delà du travail scientifique. Rien que dans l’avant-propos, l’auteur revient sur une « définition » de plus en plus mise en avant par les chercheurs en civilisation actuels. Parlant des premiers arrivants sur l’île, il évoque : « Les Maanjan, les Lom et les Bajau sont probablement trois ethnies qui sont parmi les premiers migrants austronésiens arrivés sur la Grande Île. Les Africains de l’est sont venus beaucoup plus tard. La vénération et le respect des Ancêtres de la part des Malgaches les rapprochent des africains continentaux. Le traitement post mortem en deux étapes, en particulier le ‘Famadihana’, les rapproche du sud-est asiatique, en particulier de l’Indonésie. On peut même dire que les Malgaches ont hérité de cette forme de culte des ancêtres des Indonésiens, car il y a en Indonésie, une pratique qui ressemble beaucoup au ‘Famadihana’ du centre de Madagascar. Ce sont les Lom de l’Indonésie qui pratiquent ce rituel ». Plus loin, dans la partie descriptive, Francky Adele explique : « avant les Vazimba, on parle aujourd’hui à Madagascar de l’histoire de populations primitives qui ont précédé les ancêtres. Ces gens sont présentés comme physiquement et intellectuellement étranges : ce sont les ‘Taimbalimbaly’, les ‘Taindronirony’, les ‘Kimosy’ et les ‘Kalanoro’ ». Pour témoigner de la profondeur des recherches effectuées par ce docteur pour se centraliser sur le « rasahariaña », qu’il définit comme « le partage des biens avec les ancêtres ou avec les morts car le destinataire est toujours un défunt… Selon la croyance ‘Tsimihety’, un défunt demande le ‘rasahariaña’, car ses parents, qui sont déjà arrivés avant lui au monde des ancêtres dans l’au-delà, le pressent et l’obligent. Il doit absolument demander et obtenir coûte que coûte son ‘rasa’, ou sa part, puisqu’il a aussi des descendants et de la famille encore vivants qui peuvent lui donner le ‘rasahariaña’. Ce que les morts demandent et obtiennent par la suite sert à mieux les intégrer dans cette vie comme les vivants, qui ont aussi besoin de divers biens pour pouvoir vivre sur cette terre ».
Recueillis par Maminirina Rado