Les rues de la capitale bordant le stade de Mahamasina seront totalement fermées à la circulation à partir de cet après-midi et seront livrées aux piétons. Jamais, pareille mesure n’a été prise durant ces 56 années d’Indépendance et figurera en bonne place dans le livre d’or du 26 juin.
Un luxe de précautions pour prévenir des troubles
L’intervention du sénateur Lylison sur les réseaux sociaux a certainement relevé d’un cran l’état de mobilisation des forces de l’ordre avant ce 26 juin. Le ton se voulait mesuré, mais les paroles prononcées ont été lourdes de sens. En dénonçant sans le citer le régime du président Hery Rajaonarimampianina, le parlementaire entretient le climat de psychose qui règne depuis un certain temps. Cela renforce donc les autorités dans leur désir de prévention et les entraîne à prendre pareilles mesures. La population dans sa grande majorité observe ce comportement du pouvoir avec indifférence car elle ne se sent nullement concernée par cette hantise de l’attentat. Cela dissuadera beaucoup de citoyens de sortir. Ces derniers préféreront sûrement rester chez eux et vivre un « asaramanitra » en famille plutôt que de venir au stade de Mahamasina. Certains médias ont affirmé que l’ancien colonel viendrait assister à la cérémonie de Mahamasina. Certes, cela relève beaucoup plus de la simple supputation que d’une information avérée, mais entretient le malaise qui règne en ce moment dans le pays. Dans ce contexte, le luxe de précautions pris par les responsables des forces de l’ordre donne encore plus de crédit aux rumeurs qui courent ou que l’on fait courir. Les centaines d’invités qui vont venir le 26 juin assister à la parade militaire à Mahamasina ne vont pas voir ces services de sécurité sous pression et regarderont le défilé, installés confortablement à la tribune officielle. Ils contempleront des gradins remplis d’écoliers et de personnes qui applaudiront sans se faire prier. Ils ne seront cependant pas dupes, car malgré leur statut de privilégiés, ils ont certainement dû entendre parler de ce malaise qui règne.
Patrice RABE