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dimanche, novembre 10, 2024
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Madagascar-Royaume-Uni : S.E.M  David William Ashley Ambassadeur du Royaume-Uni

L’Ambassadeur David William Ashley a passé trois ans à Madagascar.

“En attente d’un accord de coopération économique entre Madagascar et le Royaume -Uni”

La relation entre Madagascar et le Royaume-Uni date du XIXème siècle. Une amitié marquée par des années de coopération bilatérale axée sur plusieurs domaines. A six mois des termes de son mandat à Madagascar,S.E.M David William Ashley, Ambassadeur du Royaume-Uni pour Madagascar et les Comores, nous a fait une revue des trois années qu’il a passées dans le pays.  

Midi Madagasikara (M.M) : Comment évaluez-vous l’état actuel des relations entre Madagascar et le Royaume-Uni ?

David William Ashley (D.W.A) : Je pense que les relations sont très bonnes. En fait, c’est une relation qui date de plus de 200 ans. Nous sommes fiers que le Royaume Uni soit le plus ancien partenaire de Madagascar. Cela a commencé depuis 1817 et je pense que cette amitié entre nos deux îles est très forte. Je suis ici depuis trois ans et pendant cette période, j’ai pu voir une intensification des relations de partenariat dans quelques domaines. Particulièrement, dans le domaine de l’environnement mais aussi dans le développement humain, dans le commerce et l’économie. Il reste bien sûr beaucoup à faire. Malheureusement, je n’ai plus que six mois à passer sur Antananarivo. 

M.M : Quand vous dites qu’il reste beaucoup à faire, dans quels domaines pensez-vous qu’il faudrait agir ?  

D.W.A : Je vais en mentionner peut-être quatre. Premièrement, on attend toujours la ratification du partenariat économique entre Madagascar et le Royaume-Uni. En fait, le marché britannique est déjà ouvert pour tous les produits de Madagascar. Et on voit une augmentation du commerce entre les deux pays. On a un projet pour soutenir les exportateurs de Madagascar, particulièrement dans le domaine du Textile et du Chocolat. On voudrait en avoir plus parce qu’on sait que la croissance économique est très importante pour soutenir le développement socio-économique de Madagascar. 

Deuxièmement, en ce qui concerne l’environnement, on a déjà plus de vingt programmes. On va, j’espère, en lancer un autre en partenariat avec le ministère de la Pêche et de l’Économie bleue et le ministère de l’Environnement et du Développement durable. 

Troisièmement, il y a la planification familiale. C’est un programme dans lequel le Royaume-Uni est très impliqué. Notre nouveau programme va commencer cette année. Ce sera une façon de soutenir les efforts et les ambitions du gouvernement malgache dans ce domaine. Par ailleurs, nous avons déjà soutenu la population vulnérable dans le Sud et le Sud-Est. Et on va commencer un nouveau programme humanitaire dans quelques mois pour renforcer la résilience de la population face aux effets des catastrophes naturelles.

C’est une réalité que Madagascar reste parmi les pays les plus pauvres qui ne sont pas en conflit. Si on voit les statistiques, la réalité est parfois choquante. Le fait, par exemple, que Madagascar n’ait pu atteindre que deux des 17 objectifs du Développement Durable, que près de 75% des Malgaches restent dans la pauvreté ou que 50% des forêts du pays aient disparu pendant ces 50 dernières années. Tout cela constitue des raisons pour renforcer les efforts dans tous les secteurs. 

En termes d’éducation, il y a également beaucoup à faire aussi bien dans l’amélioration de l’accès que la qualité. D’autant plus que Madagascar a une population jeune. Actuellement, le pays compte près de 30 millions d’habitants. En 2050, il est possible que Madagascar ait une population de 54 millions de personnes et peut-être près de 100 millions d’ici 2100. Tout cela pour dire qu’il y a vraiment beaucoup à faire dans ce secteur. 

M.M : Concernant le renforcement du partenariat économique entre les deux pays, comment cela pourrait-il se concrétiser ? 

D.W.A : Je vais citer deux choses. En ce qui concerne l’enseignement supérieur, on voudrait avoir plus de boursiers dans le cadre des programmes tels que les bourses Chevening. L’on voudrait que plus de Malgaches aillent étudier au Royaume-Uni. 

Comme je l’ai déjà dit, le marché britannique est très ouvert aux produits malgaches. Le niveau de commerce reste toutefois faible par comparaison aux États-Unis, la France ou encore l’Allemagne. Je pense qu’il est possible de renforcer encore plus les relations économiques entre les deux pays. On fait des efforts afin d’attirer plus d’investisseurs britanniques à Madagascar. Nous avons bien sûr de grands investisseurs comme Rio Tinto et Helios Towers mais nous voulons en attirer beaucoup plus. 

M.M : Y a-t-il des flops en ce qui concerne les programmes mis en œuvre dans le cadre du partenariat entre les deux pays ?

D.W.A : Non. Je ne le vois pas ainsi. Je pense juste que c’est nécessaire de continuer les programmes sur le long terme. Je reprends l’exemple de l’éducation. Vu tous les besoins sur terrain, il est dommage que le pays ne puisse pas utiliser tous les fonds disponibles auprès de la Banque mondiale. En effet, un des problèmes de Madagascar est qu’il a du mal à utiliser tous les fonds disponibles.

Sur la question de la planification familiale, je pense qu’il faut aussi continuer parce que c’est avec le temps qu’on pourra avoir les résultats. Comme je l’ai dit, la croissance démographique est un défi pour Madagascar. J’espère que notre soutien à travers notre programme dans le secteur de la planification familiale va aider et particulièrement, je pense donner plus d’opportunités pour les femmes et les filles. 

Propos recueillis par José Belalahy

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