Dès 2018, l’Etat malgache a interdit pour deux ans toute importation et vente de semences de coton. Ainsi remarque-t-on une pénurie de semences de qualité, fiables en ce moment. Pourquoi cette interdiction ? « Il ne s’agit pas d’un problème de coût, mais des mesures de protection phytosanitaire, tendant à empêcher l’introduction de maladies nouvelles ou d’espèces trans-génétiques », selon une source proche de la Région Atsimo- Andrefana. Est-ce que le ministère de l’Agriculture aurait eu vent de l’existence de semences étrangères introduites de manière sauvage à Madagascar ? La situation est préoccupante. Face à cette lacune, Pic II (Pôle Intégré de Croissance, financement Banque mondiale) a fait venir un expert, à Toliara le 10 juillet dernier en provenance du CIRAD de Montpellier (Centre International de coopération, en Recherche Agronomique et Développement). Mission ? L’expert Bruno Bachelier était mandaté pour faire un état des lieux de la situation actuelle et proposer des solutions, ainsi qu’un plan d’action visant à relancer et pérenniser la production de semences de qualité. La direction régionale de végétaux, le Conseil Inter Coton (CIC) ainsi que diverses Directions régionales et organismes concernés par la filière coton : DRICA, DREF, ONG Helvetas et Mazava, WHH et Indosuma cherchent des solutions. Les producteurs se posent des questions et le consommateur baigne dans l’ignorance. En attendant, il suspecte l’arrivée prochaine de poison dans son assiette.
Charles RAZA