
Le président national du TIM et l’actuel président du Sénat constituent visiblement deux personnalités politiques gênantes pour le pouvoir.
La persistance des problèmes socio-économiques dont entre autres l’insécurité, le délestage, la pénurie d’eau et l’éventuelle hausse des prix de carburant favorise la percée de l’opposition à Madagascar. 7 mois après son accession au pouvoir, le président de la République Andry Rajoelina n’arrive pas à solutionner ces problèmes. Par ailleurs, la réalisation de ses promesses électorales traduites dans le « Velirano » et le programme IEM semble patauger faute très probablement des financements. Chose curieuse, les dirigeants perdent leur temps à répondre aux provocations de leurs adversaires politiques, alors que les Malgaches attendent d’eux des actions concrètes qui ont d’impact positif sur leur vie quotidienne. Ces derniers temps, on lit sur le tableau de la situation actuelle de la Grande Ile un bras de fer politique qui est loin de favoriser le décollage économique du pays. Tout a été déclenché par la déclaration officielle du TIM qui a choisi d’être un parti d’opposition. Cette prise de position qui a visiblement déstabilisé le moral des dirigeants IRD a été suivie d’une autre qui a conduit à la mise en place d’une coalition de l’opposition dénommée RMDM ou « Rodoben’ny Mpanohitra ho an’ny Demokrasia eto Madagasikara », dont le président n’est autre que Marc Ravalomanana.
Principales préoccupations. La provocation de l’opposition a réussi car elle est arrivée à pousser le pouvoir en place à s’engager dans un bras de fer politique, au lieu de se consacrer sérieusement à la réalisation de ses promesses électorales. Le pouvoir a réagi par la modification de la loi n° 2011-013 portant statut de l’opposition, uniquement dans l’objectif d’empêcher le président de la plateforme RMDM de devenir le chef de l’opposition officiel à Madagascar. La proposition de loi y afférente a été massivement votée à l’Assemblée nationale où l’IRD détient la majorité écrasante. Tandis que la même proposition de loi a été confrontée au rejet du Sénat où les sénateurs HVM restent majoritaires. L’adoption définitive du projet de texte a été ajournée. La provocation a également réussi parce que la guerre contre un facebooker qui diffuse depuis la France des vidéos accablant le président de la République et certains de ses proches se trouve actuellement au centre des principales préoccupations du pouvoir IRD. Ces derniers jours, les responsables concernés tentent de renforcer la lutte contre les cybercriminalités dans l’objectif de traquer ceux ou celles qui diffusent à travers le facebook des choses qui n’arrangent pas les dirigeants.
Majorité. Par ailleurs, la position des sénateurs HVM constitue un véritable casse-tête pour le pouvoir en place. Leur chef de file Rivo Rakotovao qui est d’ailleurs le président du Sénat a déjà annoncé les couleurs quelques jours avant l’ouverture de la session extraordinaire du Parlement qui s’est terminée vendredi dernier. Il a prévenu que le Sénat n’allait pas adopter à l’aveuglette la proposition de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°2011-013 portant statut de l’opposition. Et il n’a pas menti car la Chambre haute a décidé d’ajourner l’examen du projet de texte qui, selon la majorité, doit prévoir la désignation d’un chef de l’opposition officiel au Sénat comme à l’Assemblée nationale. Mais à la configuration actuelle de la Chambre haute, le HVM ne peut pas être dans l’opposition pour la simple raison qu’il y détient la majorité absolue. Le parti qui aurait le droit de revendiquer le poste de 7e vice-président au Sénat est celui qui a le plus grand nombre de sénateurs après le « Hery Vaovaon’ny Madagasikara ». Quoi qu’il en soit, Marc Ravalomanana et Rivo Rakotovao sont considérés comme personnalités politiques gênantes pour le pouvoir en place. Si le premier est à la tête d’un parti politique qui a une base solide et qui a 16 députés à l’Assemblée nationale, le second, fort de la majorité HVM au Sénat, peut à tout moment corriger les erreurs de l’Exécutif.
R. Eugène