La situation a failli devenir incontrôlable pour la police municipale qu’il a fallu que les éléments mixtes mobiles des forces de l’ordre interviennent.
Trop fâchés, les marchands à la sauvette ont voulu s’en prendre à l’Hôtel de ville, hier dans la matinée. Il a fallu attendre l’arrivée des forces de l’ordre, notamment les éléments de l’Emmo-Sécurité, pour que la situation qui a failli mal tourner, se calme. Après avoir effectué des descentes sur terrain à Analakely et ses alentours, ils ont fini par se regrouper devant le portail de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA), pour manifester leur colère. «Bérets jaunes, assassins», ont-ils crié. Une entrée forcée dans le palais a été évitée de peu. «Nous voulons avoir une discussion sérieuse avec les responsables de la commune pour que ces injustices s’arrêtent enfin», dit leur porte-parole. Cependant pour beaucoup : «ces grévistes ont agi en représailles après que l’un de leurs confrères a été blessé suite aux travaux d’assainissement effectués par les agents de la municipalité». Plusieurs versions existent alors sur ce sujet. Certains s’accordent à dire que l’individu en question a été blessé suite à un accident de la circulation après avoir été bousculé par la police municipale. Pourtant, d’autres sources disent que les agents de la CUA ne sont pas responsables de ce drame. « Après avoir guetté de loin les agents de la police municipale, tout le monde s’est sauvé, y compris l’individu. Il s’est blessé en se sauvant, en ayant été percuté par un véhicule tout terrain appartenant à un particulier. Voulant aider, c’est le minibus de la commune qui l’a amené d’urgence à l’hôpital ».
Fracturé. L’incident s’est produit aux alentours du marché de la Petite Vitesse. L’individu a été fracturé à la jambe, selon les informations recueillies auprès de l’hôpital. Quoi qu’il en soit, le bras de fer entre la CUA et les marchands à la sauvette ne fait que s’intensifier. Et les manifestations continuent. «Nous avons faim. Laisser nous faire tranquillement notre activité», ont-ils crié. Quelques jets de projectiles ont été enregistrés sur les lieux, accompagnés de coups de sifflet et des hurlements. Impuissants, les agents de la police municipale ont été contraints de stopper les travaux d’assainissement à Analakely et ses environs. Mais la situation n’est pas encore près de s’arranger, sauf si l’Etat réagit autrement en créant davantage de travail pour toutes les couches sociales. Face à tout ceci, les grands magasins des environs ont tous fermé leurs portes durant les manifestions, craignant les pillages et débordements.
Arnaud R.
