
Une nouvelle initiative pour les marchés du carbone en Afrique a été inaugurée mardi dernier. Elle entend débloquer 6 milliards de revenus à l’horizon 2030.
Ambitieuse. C’est le terme qui définit le mieux la nouvelle initiative pour les marchés du carbone en Afrique (ACMI). Visant à soutenir la croissance de la production de crédits carbone et à créer des emplois en Afrique, elle (cette initiative) entend « atteindre une production annuelle de 300 millions de crédits d’ici 2030 ». Dans sa projection, l’initiative vise plus de « 1,5 milliard de crédits produits annuellement en Afrique ». Ce qui devrait permettre de « débloquer plus de 120 milliards de dollars et de soutenir plus de 110 millions d’emplois ». Pour cela, l’ACMI s’est « engagée à soutenir les crédits à haute intégrité dont les revenus sont distribués de manière équitable et transparente aux communautés ». Des collaborations avec les initiatives mondiales en matière d’intégrité telles que le conseil pour l’intégrité du marché volontaire du carbone (IC-VCM) et l’initiative pour l’intégrité des marchés volontaires du carbone (VCMI) ainsi qu’avec d’autres plateformes régionales de marché carbone.
Madagascar
Des pays africains comme le Kenya, le Malawi, le Gabon, le Nigeria ou encore le Togo ont manifesté leur engagement à collaborer avec l’initiative pour les marchés carbone en Afrique. Ce, par l’intermédiaire de « plans volontaires d’actions du marché du carbone ». Les sept pays ambitionnent ainsi d’augmenter leur produit de crédits carbone. Leur potentiel maximal de production étant supérieur à 300MtCO2 (300 millions de tonnes équivalent CO2). Le lancement de cette initiative a été l’occasion pour les dirigeants mondiaux de préciser que les marchés du carbone pourraient constituer des avantages considérables pour l’Afrique. Notamment, en matière de création d’emplois ou encore en investissements verts. Cette nouvelle initiative pourrait être bénéfique pour Madagascar. Ce, dans la mesure où « le pays ambitionne de devenir un modèle pays carbone bleu ». Et par carbone bleu, on peut comprendre comme principe « utiliser les capacités à stocker le gaz carbonique de certains végétaux marins pour défalquer le CO2 ainsi capté du bilan carbone national ». La volonté a été lancée par Madagascar, du moins durant le discours prononcé par le président de la République Andry Rajoelina à la COP27. Pour ce qu’il en est vraiment des réalisations, l’avenir pourrait le dire.
José Belalahy