L’Etat se dote des moyens financiers de la politique de développement et continue de payer ses fournisseurs à travers ses recettes publiques qui entrent au fur et à mesure.
First In, First Out. Le principe du FIFO ou « premier entré premier sorti », est plus que jamais opérationnel au niveau du Trésor public malagasy. Une règle qui fait des heureux mais aussi des frustrés.
Délai plus court
Mais une règle qui s’impose dans la gestion du paiement des fournisseurs de l’Etat quand on sait que tous les mois, le Trésor public traite environ 4 000 dossiers relatifs à l’ordre de paiement des marchés publics. « Le Trésor public continue de payer les fournisseurs », a notamment déclaré la ministre de l’Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, durant son intervention lors de l’émission hebdomadaire de la TVM « Tsy ho tompon-trano mihono ». Une manière de couper court aux rumeurs sur l’incapacité de l’Etat à payer les opérateurs qui lui fournissent des biens et services. « Certes, il y a des fournisseurs qui ont manifesté mais ils ne sont pas représentatifs de la majorité des opérateurs partenaires de l’Etat ». Quoiqu’il en soit, grâce à la méthode FIFO, le Trésor public continue à payer les fournisseurs de l’Etat. Et ce, avec le délai le plus court possible. Il y avait une période où le délai de paiement était d’un an et même de deux ans. Seulement en raison de ce grand retard de paiement, les fournisseurs pratiquaient 300% de marge. « Suite à une instruction du Président de la République, la marge bénéficiaire ne doit pas dépasser 30% », a expliqué la ministre en précisant que le délai de paiement a diminué depuis.
Dépenses obligatoires
Par ailleurs, le Trésor public priorise certaines dépenses. Ce sont en effet les dépenses obligatoires comme les salaires et les pensions qui sont priorisées. Le reste se fait en fonction de la disponibilité des fonds. Sur ce point, l’Etat a connu notamment un petit problème de trésorerie, dû à un certain déséquilibre entre les recettes et les dépenses. Et ce, pour la bonne et simple raison qu’à une certaine période, les pétroliers ont suspendu le paiement de leurs droits et taxes. On rappelle en effet que les taxes sur les produits pétroliers non payés en 2022 se chiffraient à 1 136 milliards d’ariary. Un montant qui va entrer sous peu dans les caisses de l’Etat puisque, suite à une négociation avec le gouvernement, les pétroliers se sont engagés à payer ces TPP.
Protection
En somme, l’Etat a maintenant les moyens de sa politique. Notamment sa politique de protection sociale. Sur ce point, la protection des ménages les plus vulnérables demeurent encore et toujours la priorité des priorités du gouvernement. C’est pour cette raison justement que les autorités ont décidé de maintenir la subvention du pétrole lampant. Faut-il en effet rappeler qu’une grande majorité des ménages, notamment ruraux, utilisent encore le pétrole lampant comme système d’éclairage. D’où cette décision du président de la République de maintenir la subvention de cette source d’énergie. Ainsi en 2022, l’Etat a octroyé 1 806 ariary de subvention par litre de pétrole lampant. Et quand on sait que le pays consomme 4 millions de litres de pétrole lampant par mois, cela grève considérablement la trésorerie publique qui a totalisé une subvention de 88 milliards d’ariary. Mais cette subvention est appelée à disparaître en 2024.
Vérité des prix
En effet, le FMI a proposé, entre autres recommandations, le retour à un mécanisme d’ajustement automatique des prix à la pompe des carburants. Toutefois, avant ce retour à la vérité des prix, l’Etat a décidé de mettre des mesures d’accompagnement. Notamment la réduction de l’utilisation du pétrole lampant à travers le déploiement des parcs solaires et la distribution massive de kits solaires dans les ménages aussi bien urbains que ruraux. Concernant plus particulièrement le budget à allouer aux élections présidentielles, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison a rassuré, en annonçant que, outre l’enveloppe déjà inscrite dans la loi de finances initiale 2023, des négociations sont actuellement en cours, notamment avec le Peace Building Fund (PBF). Par ailleurs, en cas de besoin, des transferts de crédits peuvent être opérés en faveur de la CENI sur simple décret, en vertu de l’article 19 de la Loi organique sur la loi de finances.
R.Edmond.