40% des prisonniers sur le territoire malgache sont en situation de détention provisoire. Ce pourcentage alarmant permet de constater que la détention préventive censée être une exception à la base, tend à devenir la règle à Madagascar. Cette tendance vers la systématisation du MD ou mandat de dépôt engendre une surpopulation et des conditions de vie carcérales déplorables, sans commune mesure avec d’autres nations dans le monde.
Particulièrement décriée lors de la célébration de la journée de la détention préventive, la surpopulation carcérale continue d’interpeller l’opinion en marge de cette célébration. Elle engendre en effet de graves impacts sociaux dans la vie carcérale (violation des droits de l’Homme, promiscuité, insalubrité et menace d’épidémies, malnutrition, insécurité et violences, etc.), mais occasionne également des dépenses énormes, autant pour les familles des détenus, que pour l’Etat.
- La tendance du MD à devenir systématique demeure la principale cause de cette surpopulation carcérale. Or, la détention provisoire est prévue par la Constitution, comme devant être une exception. Malheureusement, en raison de facteurs contingents, tels que les vices de forme, la corruption, les lobbyings de toute sorte, qu’ils s’agissent de pression morale ou sociale, les MD tendent à être infligés à tout va. Nous n’irons pas jusqu’à affirmer que la Justice entière est gangrénée par la corruption, mais ce qui choque l’opinion, c’est que parfois des individus se retrouvent parfois détenus « injustement », alors que d’autres échappent impunément au MD, comme la dame dont la promenade de santé a fait et fait encore couler beaucoup d’encre.
Luz R.R