
Comme à son accoutumée, à l’occasion de la fête de la Pentecôte, le FFKM a glissé quelques mots tant à la société politique qu’aux Malgaches en général. Dans leurs messages, les chefs d’Église ont appelé à une prise de conscience générale pour l’intérêt de la nation.
Le Conseil Œcuménique des Églises Chrétiennes de Madagascar (FFKM) a choisi ce dimanche de Pentecôte pour rappeler à l’ordre les politiciens qui se gargarisent de patriotisme tout en s’enivrant de leur propre pouvoir. L’appel est clair, sans détour, et frappe là où ça fait mal, « Mettez votre égo au placard et regardez enfin l’intérêt du peuple malagasy ! ». Derrière le ton liturgique, le message est un électrochoc. Fini les discours sirupeux, les responsables religieux en ont assez des promesses creuses, des manipulations, des compromissions et de l’hypocrisie politique qui étouffent tout espoir de redressement national. « Ce n’est pas la richesse qui manque à Madagascar, mais les hommes justes ! » lancent-ils, tel un verdict implacable. Selon le FFKM, « l’intérêt national doit passer avant les avantages personnels ».
Responsabilités
Le FFKM, fort de l’unité rare de ses quatre grandes Églises, tire la sonnette d’alarme : le pays est en train de sombrer, et pendant ce temps, nos élites rivalisent de duplicité, se déchirent pour des miettes de pouvoir, et oublient que pendant ce temps-là, le peuple souffre. Le peuple malgache a faim, vit dans la peur, dans l’obscurité, dans l’injustice, pendant que les décideurs s’accrochent à leurs fauteuils comme des sangsues aux veines de la nation. Mais le message ne s’arrête pas là. Il ne s’agit pas seulement de condamner, il s’agit de rappeler chacun à ses responsabilités. Le FFKM appelle tous les Malgaches, du simple citoyen au sommet de l’État, à se lever, à agir, à faire front pour reconstruire un pays qui n’en peut plus de survivre dans le mensonge, la corruption et la médiocrité. Car la vérité libère, la vérité construit, la vérité élève. Et Madagascar a un besoin vital de vérités, pas de slogans.
Résistance éthique
L’Esprit Saint doit inspirer une rupture radicale. Non pas un énième discours, non pas une opération de communication, mais un renversement moral, une vraie conversion nationale. L’Église parle ici d’amour, de paix, de justice. Mais ne vous y trompez pas : il ne s’agit pas d’une paix molle ou d’un amour de pacotille, mais de résistance éthique face à un système pourri jusqu’à l’os. Assez de fatalisme, assez de résignation ! Que chaque citoyen prenne sa part. Que chaque dirigeant assume ses actes. Que cesse ce théâtre politique où la vérité est piétinée, où l’on achète les consciences et où l’on sacrifie les pauvres sur l’autel des ambitions personnelles. Le FFKM ne mâche plus ses mots. Et il serait temps que les puissants les entendent. Car la colère divine, elle, ne connaît ni urne ni mandat. Et lorsque le peuple se lève, même les plus hauts trônes peuvent vaciller.
Julien R.