Réponse du berger à la bergère ? Au lendemain de la sortie récréative, l’ancien ministre de la Communication, notamment durant le régime bleu de Rajaonarimampianina, a reçu sa convocation hier par la gendarmerie. Il sera entendu par la police judiciaire de la brigade des recherches criminelles, à Fiadanana, ce jour. Aucune information ne filtre pour l’instant mais il est certain qu’il pourrait s’agir de ses propos durant l’émission commune « Miara-manonja » qui en est le motif. Le fait que la gendarmerie ait notifié l’ordre professionnel des journalistes afin d’assister à l’audition laisse penser à un éventuel délit de presse. Une des ferventes figures de l’opposition, Andrianjato Vonison Razafindambo fait partie des animateurs et chroniqueurs de l’émission politique « Miara-manonja », diffusée sur plusieurs chaînes, au même titre que les députés Hanitra Razafimanantsoa et Fidèle Razara Pierre. Cette émission devenue un rendez-vous phare de l’opposition, plusieurs dossiers y sont dénoncés et parfois avec des preuves inattendues. Les trois mousquetaires du « Miara-manonja » n’ont pas mâché leurs mots pour révéler, selon eux, un dysfonctionnement total du système de gouvernance du pays. Des propos qui gênent, surtout quand l’émission devient un moyen de communication pour les organisations événementielles de l’opposition, dont récemment la sortie récréative à Imerinkasinina. Après sa fonction ministérielle, Vonison Andrianjato est redevenu journaliste auprès de la chaîne Soa Radio dont il est également le légataire de la licence d’exploitation. Il est le second ministre de la Communication à être sur la sellette depuis l’année dernière. Alors que son prédécesseur Harry Laurent Rahajason alias Rolly Mercia se bat bec et ongles pour sa libération par la Cour d’appel, une saga judiciaire commence pour Andrianjato. Ceci dit, le fait d’avoir été porte-parole officiel du gouvernement a aussi ses revers politiques, une fois qu’on ne l’est plus. Dans le pays, les deux franges (pro et contre le régime) ont maintenant chacune son émission politique, majoritairement animée par des journalistes. S’agit-t-il d’une nouvelle forme de liberté de presse ou d’un pure mercenariat politique via le journalisme ? Les avis restent divisés sur ce sujet…
D.R