Les tensions politiques ont pris le dessus sur la volonté d’apaisement exprimée par une population confrontée aux mille et une difficultés de la vie quotidienne. L’opposition ne veut plus se laisser bridée par le régime qui, jusqu’à présent, a réussi à la marginaliser. A présent, le front uni constitué de partis politiques, d’associations de la société civile et d’organisations syndicales est décidé à faire entendre sa voix et se prépare à affronter toutes les formes de répression qui pourraient être utilisées contre lui. La manifestation qui a eu lieu avant-hier à Soamahamanina et qui a été dispersée par les forces de l’ordre est devenue le symbole de cette contestation que l’opposition veut désormais installer dans le pays. Le grand meeting que cette dernière va organiser aujourd’hui au gymnase couvert de Mahamasina est dans le droit fil de cette démarche jusqu’auboutiste que le MMF ou front uni va adopter dorénavant. Le pouvoir qui a perçu cette détermination a décidé de briser ce mouvement en train de prendre de l’assurance. Ce qui va se passer aujourd’hui lors de ce grand rassemblement à Mahamasina ne peut pas être appréhendé. Certains oiseaux de mauvais augure prédisent déjà des troubles sanglants autour du lieu où va avoir lieu cette manifestation. Ceux qui sont responsables du maintien de l’ordre affirment qu’ils sont prêts à toute éventualité et disposés à répondre à toute tentative de débordement faite par des personnes malintentionnées. Des membres du front uni sont eux aussi en train de prendre les devants, en parlant de forces de répression utilisées par le pouvoir. Loin de toute cette agitation, le président de la République porte la voix de Madagascar à la tribune des Nations Unies lors de cette 71e session. Il a prononcé un discours d’une haute tenue et a rencontré durant son séjour à New York de nombreuses personnalités. Il a pu conforter sa stature internationale avant les sommets du COMESA et de la Francophonie qui vont se tenir chez nous en octobre et en novembre.
Echec des pourparlers entre Américains et Russes. Sur le plan international, c’est toujours le bras de fer engagé entre les Américains et les Russes qui perturbe le jeu diplomatique censé régler le problème syrien. Chaque camp campe sur ses positions, la trêve qui avait été instaurée a très vite été abandonnée . Les bavures qui ont eu lieu des deux côtés ont été l’occasion de s’accuser mutuellement de mauvaise foi. La réunion organisée à New York en marge de l’AG des Nations Unies s’est achevée sur un constat d’échec.
Dans l’attente du verdict de la HCC au Gabon. Une accalmie semble s’être installée cette semaine à Libreville. Les partisans du président sortant Ali Bongo comme ceux de son adversaire Jean Ping attendent le verdict de la Haute Cour Constitutionnelle. Dans le camp du pouvoir, on se dit serein car on est sûr de la victoire d’Ali Bongo. Du côté de Jean Ping, on exprime une certaine inquiétude car on doute de l’impartialité des membres de cette institution et on craint que ces derniers fassent pencher la balance de l’autre côté.
La campagne présidentielle américaine connaît de nouveaux rebondissements. Le malaise d’Hilary Clinton, et les attentats terroristes qui ont eu lieu récemment ont entraîné le resserrement de l’écart entre les deux candidats. Donald Trump commence à présenter une image beaucoup plus convenable et certains électeurs qui manifestaient de l’aversion pour lui commencent à réviser leur jugement.
L’évolution de la situation politique à Madagascar semble conforter les prévisions de certains analystes qui insistent sur la fragilité du régime en place. En apparence, le pouvoir est solidement installé et peut neutraliser toutes les tentatives de déstabilisation, mais l’opposition est maintenant décidée à ne plus se laisser faire. Le climat politique est de plus en plus tendu. Ce samedi risque d’être celui de tous les dangers.
Patrice RABE