Cette CAN 2019 a marqué l’embellie d’un footballl malgache se trouvant dans les tréfonds du classement africain. L’éveil a eu lieu, il y a deux ans, au début des matches de qualification pour cette grande compétition. Quelques personnes de bonne volonté, décidées à rehausser l’image de ce sport, se sont dévoué corps et âme pour que les Barea participent enfin à ce tournoi continental. Ils s’appellent Lova Rasamimanana, Nicolas Dupuis, et Faneva Ima. Ils ont réussi à convaincre les footballeurs expatriés à les rejoindre pour participer à ce projet. Avec l’appui des instances du football, ils l’ont mené à bien. Les Malgaches l’ont accompagné et se sont trouvés unis autour de cette équipe nationale qui, considérée comme un petit poucet, a fini par convaincre les plus sceptiques. Les habitants de la Grande Île ont retrouvé cette notion d’appartenance à une nation métissée. Elle a transcendé les clivages artificiels qui existent. La formule « Alefa Barea » est maintenant entrée dans le langage courant. Du plus humble au plus nanti, il y a eu ce même élan envers ces merveilleux footballeurs. Ces derniers ont surpris le monde du ballon rond africain. Les commentaires, d’abord caustiques, se sont faits respectueux. Les spécialistes ont salué leurs exploits. En se hissant en quarts de finale lors de leur première participation à la CAN, ils sont maintenant pris au sérieux. La Tunisie a bien compris le danger et elle a donc pris les dispositions en conséquence. Les Barea, diminués physiquement, ont été bousculés par une équipe conquérante. Nos joueurs sont sortis la tête haute. L’ovation des supporteurs présents sur place, et la ferveur des Malgaches à travers le monde, sont le témoignage de l’immense gratitude qu’ils éprouvent à leur égard. Ils vont encore les voir lors de leur arrivée au pays cet après-midi.
L’actualité internationale est moins souriante et se focalise sur la tension qui s’aggrave entre l’Iran et le camp occidental. Téhéran est poussé dans ses derniers retranchements par un Donald Trump accentuant ses sanctions contre les dirigeants iraniens. Ces derniers ont donc décidé de relever leur taux d’enrichissement d’uranium. Le président Macron a envoyé son conseiller diplomatique sur place. Ce dernier va tenter une médiation qui semble contrariée par les tweets ravageurs du président américain. Cependant, le président français veut croire à la poursuite de la mission de son émissaire. Téhéran a d’ailleurs accueilli favorablement cette médiation.
Aux Etats-Unis, le locataire de la Maison Blanche, qui voulait ajouter une question controversée sur la nationalité au questionnaire sur le recensement de 2020, a été obligé de faire machine arrière. La demande avait été repoussée à deux reprises par la cour suprême. L’enjeu est de taille, car si cela avait été adopté, il aurait poussé 1,6 à 6,5 millions d’immigrés à ne pas participer ou à mentir au questionnaire.
En Angleterre, la bataille pour la succession de Theresa May à la tête du parti conservateur fait rage. Boris Johnson et Jeremy Hunt multiplient les débats télévisés, mais le premier reste favori des sondages.
En Afrique, l’Algérie connait sa 22e semaine de contestation. L’opposition n’entend pas relâcher la pression sur le pouvoir, qui continue à parler d’une élection présidentielle. Le Soudan connaît une période d’accalmie après l’accord conclu entre l’opposition et le conseil militaire. Mais le chef de ce conseil affirme que l’armée a déjoué une tentative de coup d’Etat.
Les Malgaches ont vécu une dizaine de jours de folie en suivant les exploits de leur équipe. Cela ne sera jamais oublié et c’est une chance pour le pays qui peut maintenant se consacrer aux défis du développement. Les Malgaches vont accueillir leurs héros cet après-midi. Et après, il sera temps de tirer parti de cette cohésion retrouvée.
Patrice RABE