
L’actuel chef de l’Etat et les anciens présidents de la République sont invités à venir à Farafangana le 1er septembre prochain.
Une réconciliation en cache une autre. En attendant le « Fampihavanana » mené par le Conseil du Fampihavanana Malagasy », la population du Grand Sud-Est se prépare à une mini-réconciliation qui aura lieu le 1er septembre prochain à Farafangana, plus précisément dans la commune rurale d’Evato, suite au décès de l’ « Ampanjaka » Philibert Tata. Ce notable a été tué, rappelons-le, le 07 mai 2017 dans une circonstance que la population et les autorités locales n’arrivent pas à élucider jusqu’à présent. Une guerre tribale a été évitée de justesse dans le district de Farafangana. Hier, l’ancien ministre de la Fonction Publique et des Lois Sociales Tabera Randriamanantsoa a annoncé qu’une stèle sera construite le 1er septembre prochain à Evato en commémoration de l’ « Ampanjaka » Philibert Tata. « La pose de la première pierre de cette stèle sera marquée par une cérémonie lourde de signification politique dans la mesure où l’actuel président de la République Hery Rajaonarimampianina et les anciens présidents dont Marc Ravalomanana, Zafy Albert, Didier Ratsiraka et Andry Rajoelina y seront invités. D’autres leaders politiques et religieux sont également attendus à Evato. Nous assisteront en quelque sorte à une mini-réconciliation ce 1er septembre dans le district de Farafangana. », a expliqué Tabera Randriamanantsoa.
Enième tentative. L’initiative du dirigeant du CRN (Comité de la Réconciliation Nationale) Tabera Randriamanantsoa est louable pour bon nombre d’observateurs, mais il faut rappeler que ce n’est pas la première fois que l’actuel chef de l’Etat et les anciens présidents sont invités à se réconcilier. Les dirigeants du Conseil des Eglises Chrétiennes de Madagascar (FFKM) ont beacoup fait depuis 2009. En 2015, plus précisément du 28 avril au 02 mai, les « raiamandreny am-panahy » ont organisé au Cci Ivato des assises de la réconciliation auxquelles ont été spécialement invités Hery Rajaonarimampianina, Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Zafy Albert. Ces assises ont accouché des résolutions concrètes qui ont été même signées par le président de la République. Les résolutions en question ont prévu la dissolution des Institutions de la République dont notamment l’Assemblée nationale. Mais, leur mise en œuvre a été confrontée à la farouche opposition des députés qui étaient allés dans leur réaction jusqu’à voter une résolution de mise en accusation contre le président de la République en vue de déchéance de ce dernier. La motion de déchéance a été torpillée par la Haute Cour Constitutionnelle qui a proposé un pacte de stabilité. Si l’ancien ministre Tabera Randriamanantsoa relance aujourd’hui le processus de la réconciliation par un événement ponctuel, ce n’est qu’une énième tentative. Le processus de la réconciliation semble être loin d’être achevé, même après la mise en place du Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM).
R. Eugène