
Les universités sont de nouveau rattrapées par la grève. Le Ministère de l’Enseignement Supérieur aura fort à faire pour désamorcer les crises qui les minent.
Encore une histoire de bourses d’études impayées et les étudiants de l’Université d’Antananarivo menacent de faire la grève. Des réunions ont eu lieu dans les locaux de l’Université d’Ankatso, mercredi dernier, desquelles ressortent une forte odeur de mouvement estudiantin qui peut avoir lieu dans les jours qui viennent. Les étudiants présents dans ce conclave ont déjà manifesté leur mécontentement après le « retard de paiement » de quelques mois de bourses. Ils réclament ainsi le paiement de leurs allocations d’études auprès du ministère responsable au risque de voir s’« amplifier leur revendication et qu’ils ne procèdent à une autre forme de manifestation ».
La grève plane alors à Ankatso. Alors que celle qui a déjà miné le campus d’Andrianjato n’a pas encore été débloquée. Le personnel administratif et technique de l’Université de Fianarantsoa est en grève depuis la semaine dernière pour réclamer également leurs émoluments, notamment leurs indemnités de technicité. La revendication est sortie des frontières du campus pour mettre la ville entière sous tension. Le personnel de l’Université est descendu dans la rue, a brûlé les pneus et barricadé les routes. L’appareil administratif à Andrianjato est paralysé et les activités pédagogiques ont été suspendues.
À Tuléar, l’Université traverse aussi une zone de turbulence avec la persistance de la grève du syndicat des enseignants chercheurs. Les membres du Seces à Toliara a annoncé en juillet dernier une « grève illimitée » qui s’est traduite par le « gel de toutes les activités pédagogiques : cours, examens, délivrance des notes et tenue des soutenances jusqu’à nouvel ordre ». Depuis cette date, la vie pédagogique n’a pas encore retrouvé son cours normal à Tuléar. Les syndicalistes pointent du doigt le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique par son « manque de volonté » à trouver des « solutions aux revendications » qui sont portées, en partie, sur le dédommagement de l’enseignant qui a vu sa demeure réduite en cendres, après un incendie survenu en juin dernier dans le cadre d’une grève des étudiants.
Rija R.