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jeudi, avril 18, 2024
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Musicalité : La fusion des langues dans les chansons

Il a révolutionné la mozika mafana.

Les seniors ne comprennent plus ce que les jeunes artistes disent. Tout se mélange dans une phrase. L’anglais, le français, le malgache, sont tous énoncés dans une chanson. C’est la tendance actuelle. 

Pourtant, les précurseurs étaient les parents. Voulant être comme les surfs, certains zokibe suivent la voie de leurs idoles. D’ailleurs des concours de chants en langue étrangère étaient organisés à leur époque. Au début, le français était souvent utilisé dans les années 1980, le maloya de Henri Ratsimbazafy « Lamba blanc », arrive sur les ondes et connait un succès phénoménal. Après quelques années, vient le Grand Maitre Tianjama « Cette fois-ci c’est joli, ici à Paris », Dr JB avec « la vie Boana Moussa», ensuite Din Rotsaka lors de l’animation au festival Donia compte en anglais pour improviser son live « One, two, three, four… Stop ». Ce dernier a influencé les musiciens de salegy qui reprennent le compte en anglais à chaque concert. La jeune génération prend le relais. 

Le plus Jamaïcain des Malgaches.

Fandrama sort « Comment ça va ? ». Jerry Marcoss, à son tour, va révolutionner la mozika mafana. Cette formation d’Antalaha, imprégné de la musique européenne, en l’occurrence la techno, passionné des mélodies des îles à savoir le zouk-love, fera un cocktail musical. Bien entendu, le mélange agitera les auditeurs. Rapidement, Marcoss prend le dessus, effectue des tournées dans les îles voisines. 

Ses couplets comportent des mots de la langue de Molière, de Shakespear, et le parler Betsimisaraka du Nord. « Laisse-passer », en est un exemple. Sorti en 2005, le titre est en haut du classement de hit, bien qu’il soit critiqué avec véhémence par les détracteurs. Dans ce morceau, le roi du kawitry avait trois accents différents. Ce qui va évidemment accentuer sa notoriété. « Jerry Marcoss, qu’on le veuille ou non, a porté sa brique à l’édifice. Le kawitry existait depuis longtemps. En fait, au début, c’était une danse, elle se pratiquait dans le triangle du nord. Le kawitry est un dérivé du salegy. Marcoss, un animateur de radio d’Antalaha était bourré au son, si je puis dire ainsi. A force de diffuser les morceaux et de régler les tables de mixage, une idée lui est venue en tête. C’était de devenir un chanteur, représenter sa ville natale voire sa région. En 2002, il sort son premier single. Et boom, ça a circulé partout. Même dans la Capitale. Marcoss a eu de la chance. Donc, le style qu’il a imposé, c’est à dire ce franglais-gasy n’était pas au début apprécié. Mais au fur et à mesure, les jeunes lui emboîtent le pas » , explique un passionné de musique tropicale. 

Le lamba blanc, la musique de l’indianocéanité.

Par ailleurs, cette créolisation linguistique ne se fait pas uniquement à Madagascar, les pays ex-colonies française, anglaise, portugaise, espagnole, mixent les langues. En réalité, c’est le langage des citadins. La mondialisation a permis aussi de faire circuler l’art oratoire urbain. La fluidité de la communication et des diffusions par le biais des réseaux sociaux promeuvent ce courant culturel, envahit les pays africains. Madagascar, bien qu’elle soit une Île située à 400 km du continent noir, est receptrice de la culture urbaine venant des pays riverains de l’Océan Indien et même en Afrique de l’Ouest. 

Les années passent, l’art progresse avec le temps, le langage aussi. « Ils prononcent le malgache avec un accent anglais, ça donne du charme. », avoue un jeune adolescent. « Comment pouvons-nous comprendre le message ? Ces artistes confondent tout », avoue un père de famille. 

Le mélange à lui tout seul.

La source d’inspiration vient des pays anglophones comme la Jamaïque, le Nigéria, la Tanzanie. Une influence insufflée depuis 2010. En outre, l’ambition est de briller à l’international. Les mots s’entremêlent, sont jonglés par les chanteurs pour avoir des rimes habituelles. Donc, chaque fredonneur écrit ses paroles avec au moins trois langues différentes.

Iss Heridiny 

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