
De quoi faire envier les petites donzelles des lycées, « Strawberry for Charly » de Rina et Mira est une duette franco–malgache assez pétillante basée en France et qui ne compose que des chansons en français. Des Chantal Goya des temps modernes avec un talent certain pour la poésie, surmonté d’une volonté de fer pour laisser des œuvres pour la postérité. Annoncé récemment par le groupe, « Strawberry for Charly » vient de sortir un album « Jours de bonheur ». Il faut dire que ce fût un long chemin pour aboutir à ce produit. A part les « covers », les nouveaux dadas des artistes en herbe pour s’affirmer, le duo possède son propre répertoire enrichi depuis plus d’une dizaine d’années.
Décidément, les duos de sœurs ont le vent en poupe ces derniers temps. « The Baron’s Jelly » est également composé de deux « frangines ». A première vue, leur musique s’adresse plutôt aux boutonneux et aux pubères. Puisque dans ses influences, la formation compte les Tori Kelli, Katty Perry et toutes ces stars de l’ère web 2.0. Pour l’instant, des titres rien que des titres. Pas encore de disque qui pourrait signer sa pleine entrée dans le monde professionnel de la musique. « The beautiful mind », « Meet again »… The Baron’s Jelly compose en anglais saupoudré d’un pop avant–gardiste. L’influence du r’n’b n’est jamais loin.
D’année en année, les jeunes pousses malgaches de la musique se signalent à travers le monde avec cette mode de nommer le groupe en anglais et ce concept à la Charles Lutwidge Dodgson. Grâce à Internet et les réseaux sociaux, ce genre de formation en mal de succès dans son pays peut trouver un soutien de poids sur les terres de leurs ancêtres, en jouant la carte de l’ADN malgache. La classe d’âge pubère autochtone accroc à « facebook » est souvent preneuse, histoire de faire « branchée et originale ». Les activistes culturels locaux à l’âme de « citoyen du monde » en sont friands quand la musique dégage une certaine personnalité, fermant les yeux sur les relents sonores similaires aux « produits » en conserve des grosses industries culturelles.
Récemment, un duo nommé « Ludy Soa » a été sous les feux de la rampe en France grâce à l’émission « The Voice » en France. Talent précoce mais peu convaincant pour atteindre les sommets, la mise en avant du côté malgache a aussi eu son pesant dans l’aventure de ce duo de frère et sœur. Et c’est là que, parfois, l’effet d’illusion possède ses limites. Après tout, trop jouer sur un langage de marketing identitaire, sauf pour un Denise où le talent transcende toute classification, n’affinera jamais les qualités vocales et scéniques après plusieurs séries de performances.
Maminirina Rado