
Tout en gardant cet esprit rythmique d’antsa sakalava qui fait la fierté de sa ville Antsiranana, la jeune chanteuse Fatoma y apporte sa touche personnelle, empreinte de la douceur de la chanson malgache, et d’une pointe de la musique urbaine. Celle qui s’était remarquée en remportant la première place de la compétition musicale organisée par une télévision privée de la capitale, puis en s’illustrant au côté de grands noms de la scène malgache, comme D’Alvis, Ninie Doniah, lors de la sortie de la chanson sembotro, sensibilisant les citoyens malgaches à suivre les mesures de barrières pour lutter contre la propagation de la pandémie Covid-19, devient désormais une grande star incontestable.
Hier, Fatoma a sorti un nouveau morceau. Maharary, tel est le titre de ce tube. C’est sur une sonorité reggae que la jeune femme exprime la douleur des femmes victimes d’abandon de foyer commis par leur mari. Avec sa voix mélodieuse, la chanteuse raconte, un mari ivrogne qui maltraite sa femme et ses enfants. L’artiste a attendu le 8 mars pour le publier en hommage des femmes victimes de maltraitance. En effet, pour la plupart des régions à Madagascar, la société a appris à la femme qu’elle devait se taire et supporter. Que le mariage est sa plus grande chance. Dans les foyers, les victimes de violences sont brisées. Elles perdent leur féminité. Elles sont totalement défigurées par leur conjoint. C’est d’ailleurs pour cette raison que Fatoma dit tout haut ce que certains hommes pensent tout bas. La musique est un moyen de mener la lutte. La violence au sein des foyers est la première cause de blessures des femmes. Elle ne se limite pas à la violence conjugale. Elle se manifeste à plusieurs formes, comme les mariages forcés, les violences liées à la dot, le viol conjugal, le harcèlement sexuel, l’intimidation sur le lieu de travail et dans les établissements d’enseignement, les grossesses forcées, les avortements forcés ou la stérilisation forcée, la traite des femmes et la prostitution forcée.
Iss Heridiny