
La cathédrale FJKM Analakely accueille le rassemblement bi-annuel des musiciens de paroisses de tout Madagascar. Ambiance studieuse sur les lieux.
Ils sont plus de 1 000 musiciens d’église à se rassembler à la cathédrale FJKM d’Analakely depuis hier. Venus des quatre coins de la Grande Île, dans le lot se trouvent des organistes, un accordéoniste, des guitaristes, un batteur… Bref, en entrant dans le lieu, c’est à travers une jolie cacophonie que ce rendez-vous bi annuel accueille le visiteur. « Tous les deux ans, les musiciens d’église du FJKM se rassemblent. Nous en sommes à la troisième édition », fait savoir Seta Ramaroson. Saxophoniste reconnu dans le milieu du jazz, il fait partie des formateurs. « Ce ne sont que des représentants », ajoute-t-il.
Ces rencontres sont aussi des moments inédits. Un des musiciens va présenter un orgue qu’il a fabriqué. « Un instrument fait malgache », lance Seta. Tandis qu’un autre a bénéficié d’un livre de 400 pages pour appuyer ses connaissances en solfèges. La rencontre des musiciens de la FJKM c’est avant tout des moments de partage. Il faut aussi bien se l’accorder, c’est rare de rassembler autant de musiciens dans un même lieu sur la même période. Un concert se tiendra à la messe de clôture demain à partir de 9 h 30. « Ce n’est pas vraiment l’esprit, mais on va mettre en avant ce que nous avons acquis durant la rencontre », selon toujours le saxophoniste.
A ses côtés se trouvent d’autres pointures de la musique comme Norbert Razafindrakoto, Solofo Ranarivelo… Tous des musiciens d’église. « La plupart des musiciens profanes sont tous musiciens de paroisse à la base », met en avant Seta. Vers 15 h 30, tout le monde est afféré avec ses instruments. Personne ne pense sortir prendre l’air. Le brouhaha musical ne laisse place à aucun petit rire ni à quelques étirements. A croire que si chacun pensait avoir le regard sévère et bienveillant du Seigneur depuis les cieux. « Jouer de la musique, c’est aussi participer à la messe. Les formations sont toujours nécessaires, dans les grands pays, il faut passer à l’université pour pouvoir devenir un musicien de paroisse », fait savoir le saxophoniste.
Au-delà de l’apprentissage, les musiciens seront aussi conscientisés de leur position dans l’église. « Si vous venez de jouer la veille dans un cabaret, et que vous arrivez avec une gueule de bois à la paroisse, ce n’est pas décent. Alors, tout cela c’est notre code conduite, il faut le rappeler », d’après toujours Seta. A part l’atelier musical, d’autres astuces ont aussi été partagées, comme l’entretien des matériels, des partages d’expériences, etc. Bref, une vraie rencontre de professionnels. Au train où sont allées les choses, la journée d’hier se serait conclue assez tard.
Maminirina Rado