mercredi, avril 23, 2025
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Musique : Vony Ekazaho, reggae et métal dans les « dreads »

Ekazaho, le groupe mené par Vony Ratahiriniaina, lors du festival de reggae à Fianarantsoa en 2024.

Le ressort « lyrique » de Vony – leader charismatique d’Ekazaho – est la « ganja », la « weed », la « Marie Jeanne »… Bref, la substance qu’il cite souvent de manière impersonnelle dans ses chansons pour ainsi éviter de froisser les esprits dociles des moutons « bien–pensants ». En bavardant avec l’artiste, on sent que l’humilité respire en lui, même dans sa voix dont l’intonation et le velouté sont faits pour apaiser les pires susceptibilités. Rapidement, la confiance s’installe. A l’égal opposé de sa frappe dure quand il se transforme en batteur de groupe de trash métal comme un temps avec le band prometteur KR 78. Pour faire court, cette année, il a des projets dans les deux camps, en ce qui concerne le reggae « nous préparons notre participation au Fianar Reggae Festival à Pâques à Fianarantsoa », lance-t-il. Côté métal, « je joue en tant que batteur pour Zanakadala et Sakramenta. Le second album de Zanakadala sortira prochainement ». Fils de la ville d’Antsirabe, du primaire à la formation supérieure, marqué par une affinité avec les établissements catholiques, Vony Ratahiriniaina dans le civil, trimballe un diplôme de licence. Ses débuts arrivent avec l’année 2004. « Ma première scène a été avec le groupe Neflima venant de Morondava… Question musique, il n’y avait ni déclic ni révélation, j’étais juste un éclectique, avec une préférence pour le rock lourd », ajoute-t-il. Sa rencontre avec Naina Relongo, bassiste et chanteur, allait devenir le fil conducteur de sa carrière musicale. Les deux fondent Ekazaho. « C’était entre les années 2008 et 2009. Le groupe était composé de Naina, Junior, Liva John et moi », rappelle Vony. En 2025, la formation a trouvé son cap dans le « dub roots », un genre de reggae marié avec des sonorités terroirs infimes et bien distillées. Jusqu’à être considéré comme dans le top 3 des meilleurs groupes de Madagascar. Ils sont drôles, pensifs, au ras du quotidien, significatifs autant pour le cadre de bureau que le tireur de pousse-pousse. Ekazaho ne chante pas selon une formule pour laquelle il faudrait juste porter des dreadlocks, mettre « Babylon » ou « I and I » dans les textes et se baptiser « rasta ». Pour lui, sa version de cet état d’esprit c’est « Peace and love dia kaya », comme il le vit et le chante d’ailleurs. Côté musicalité, ce faux rythme puissant, le dépouillement des harmonies, la facture technique… Tout ce cocktail, fait penser à quel point la musique à Antsirabe est presque une église, avec ses prophètes comme Ekazaho.    

Maminirina Rado 

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