Il ne s’agissait pas d’une psychose. Le danger était réel. Les précautions prises par les responsables des forces de sécurité ont été efficaces durant la journée, mais elles n’ont pas réussi à parer à l’imprévu.
Un nécessaire retour à la raison
Ils étaient venus pour faire la fête et ils ont été victimes de cet attentat lâche qui voulait défier le régime. On croyait que cette pratique appartenait aux périodes sombres de la transition, apparemment, la mentalité de ceux qui veulent déstabiliser n’a pas changé. Ces derniers veulent provoquer le chaos en semant la panique parmi la population. Et maintenant, que va-t-il se passer après ces morts et ces blessés qui vont figurer dans un bilan macabre ? Les critiques vont certainement fuser et les dirigeants vont être accablés de tous les maux. Le ton va se durcir dans les interventions des uns et des autres. Mais cela ne va pas pour autant améliorer la situation du pays. Les perturbateurs ont réussi à montrer par ce terrorisme aveugle que les forces de sécurité n’ont pas réussi à parer à toute éventualité. Ils doivent maintenant jubiler après avoir contourné toutes les mesures de sécurité mises en place. L’ironie de la situation, si l’on peut le dire, c’est que la cérémonie du matin au stade de Mahamasina s’est déroulée sans incidents, faisant dire aux observateurs que la célébration de la fête de l’Indépendance était tout à fait normale. Les poseurs de bombe ont donc montré qu’ils pouvaient frapper quand ils voulaient. Ils se sont montrés plus malins que les gendarmes et les policiers qui étaient présents en grand nombre sur place. Aujourd’hui, au-delà de l’horreur et de l’émotion éprouvées, il est nécessaire de réfléchir calmement à la portée de l’événement. Le pays a besoin de calme et de sérénité. Il n’est plus possible de faire de surenchère et de jouer avec la vie des gens. Il est peut être temps de revenir à la raison. Que ce soit dans un camp ou dans l’autre.
Patrice RABE