L’opacité du financement de la campagne électorale des candidats à l’élection présidentielle est un point qui commence à alimenter les débats des citoyens. A voir l’importance des moyens utilisés par certains d’entre eux, il est normal de se demander d’où proviennent ces fonds et si leur utilisation est tout à fait justifiée. Des chiffres ont été cités et ils sont faramineux. Il est donc légitime de demander des comptes à tous ces prétendants à la magistrature suprême qui disent vouloir le bien du pays.
Nécessité de la transparence des fonds utilisés
Cette élection présidentielle est, dit-on, différente de toutes celles qui l’ont précédée, tant par les dispositions qui la régissent que par l’importance des moyens utilisés par les candidats. C’est une campagne électorale extrêmement dynamique que certains d’entre eux mettent en œuvre pour séduire un électorat peu enclin à accepter toutes les promesses pour argent comptant. Les shows électoraux sont montés de manière professionnelle et nécessitent un grand investissement financier. La communication qui en est faite suit le même chemin. Cela nécessite un investissement financier énorme et on peut donc exiger une véritable transparence sur la provenance des fonds utilisés. Les règles posées par le législateur sont claires : il ne faut pas qu’ils soient d’origine douteuse. Chaque candidat a accepté d’avoir un trésorier pouvant justifier les comptes de ce dernier. Jusqu’à présent, aucune justification n’a été présentée et les autorités semblent s’accommoder de cet état de fait. L’estimation du coût de la campagne électorale d’Hery Rajaonarimampianina en 2013, révélée par RFI, était de 23 millions de dollars. Celle des candidats de cette élection présidentielle est des dizaines de fois supérieure. Les chiffres qui circulent sont faramineux. Les commentaires sur leur provenance sont loin d’être flatteurs. Il est temps d’interpeller tous ces hommes politiques qui veulent accéder au pouvoir et qui ne jouent pas franc jeu. Les électeurs ne les laisseront pas se défiler lorsqu’ils les questionneront.
Patrice RABE