Entre opposition et partisans du régime, le dialogue est de plus en plus difficile. On a l’impression que les ponts sont rompus et qu’on se dirige vers un bras de fer dangereux. Les attaques de l’opposition sont de plus en plus précises tandis que le pouvoir se dit sûr de son bon droit et affirme ne craindre aucun projet de déstabilisation. Pour le moment, aucun dialogue n’est possible entre les deux parties.
Nécessité d’un dialogue entre pouvoir et opposition
L’intervention du député Roland Ratsiraka, invité d’une émission spéciale sur la chaine Real TV, fut menée avec un ton particulièrement incisif . Le président du parti MTS, comme à son habitude, n’a pas mâché ses mots. Il s’est exprimé sans retenue, dénonçant les maladresses du régime. C’est en opposant résolu qu’il s’est présenté. Il s’est inquiété de la suite des événements dans le contexte actuel. Le pouvoir, pour le moment, préfère ne pas répliquer et fait montre d’une certaine sérénité. Il sait pouvoir compter sur le savoir-faire et le professionnalisme des forces de sécurité. L’assurance donnée par les différents responsables d’empêcher toute tentative de déstabilisation est un gage donné au pouvoir. Cela ne semble cependant pas mettre un frein aux critiques adressées par les opposants. Leur ton est de plus en plus offensif. La population, quant à elle, reste sur la réserve et écoute avec attention tout ce qui se dit. Le pouvoir essaie de s’attirer les faveurs de l’opinion s’occupant du panier des ménages. La promesse de faire baisser les prix des produits de première nécessité a été faite, mais elle n’est pas encore effective. Cela sera scruté attentivement dans les jours à venir par la population. Mais c’est avec une certaine lucidité que les citoyens soupèsent les arguments des uns et des autres. Le discours véhiculé par les opposants commence à faire son effet. Il est temps pour chaque partie de faire un pas vers l’autre.
Patrice RABE.