Après avoir perquisitionné au domicile des deux malheureuses victimes décédées des suites de l’attentat de Mahamasina, les forces de l’ordre se sont rendues hier au domicile du leader estudiantin Berija pour procéder à une fouille minutieuse des lieux. Ces deux investigations menées hier et avant-hier, nous a-t-on dit, entrent dans le cadre tout à fait normal de l’enquête.
La nécessité d’une véritable transparence
Beaucoup de personnes ont été choquées par l’intrusion des forces de l’ordre chez les proches des deux jeunes gens ayant eu la malchance de se trouver sur les lieux au mauvais moment. Les enquêteurs ont eu beau dire que, dans cette enquête, ils ne voulaient écarter aucune piste, ils ont été accusés de sacrilège et d’inhumanité par la plupart des Tananariviens. Les Malgaches qui entretiennent un rapport presque sacré avec les morts n’ont pas supporté ce comportement plutôt irrespectueux. Hier, la perquisition du domicile de Berija, l’un des meneurs étudiants les plus actifs a de nouveau intrigué les observateurs, suscitant de nombreuses interrogations sur la direction de l’enquête. Les protestations d’innocence de l’intéressé n’y ont rien fait. Les éléments des forces de l’ordre présents sur place ont saisi de l’argent et du matériel. On ne sait pas ce qu’ils vont en faire. S’agit-il de pièces à conviction ? Berija a affirmé qu’il est à la disposition de la Justice et prêt à répondre à toutes les questions qu’on lui posera. On sait que l’enquête n’en est qu’à ses débuts, mais on ne saisit pas encore la manière dont elle va être menée. Le commun des mortels en est réduit à des supputations en l’absence d’explications des responsables. Dans ce contexte, on ne peut pas blâmer les commentaires exprimées ici et là, que ce soit dans la rue ou sur les réseaux sociaux et qui sont extrêmement ironiques. Pour que cessent ces interrogations, il est peut-être indispensable de mettre en place une véritable politique de transparence.
Patrice RABE