Chaque année depuis le 10 novembre 2009, le 18 juillet est consacré à la journée de Nelson Mandela. Cette date est d’ailleurs l’anniversaire de ce militant Sud-Africain de la cause anti-apartheid. A Madagascar, L’ONG Blessing Covenant est à sa première édition de célébration… Par ailleurs, le soixantième anniversaire de l’Ecole Nationale d’Administration Pénitentiaire coïncide avec cet évènement.
« Nelson Mandela day » est également une occasion pour les maisons de forces de présenter les œuvres des incarcérés. Sculptures, tableaux de peintures, ainsi que d’autres produits artisanaux ont été exposés devant le tribunal d’Anosy, hier. Les vingt stands d’exposition, représentant les régions de la Grande Île, ont réuni une centaine d’œuvres.
Un voyage dans la culture traditionnelle malgache. Selon les dires de l’administrateur pénitentiaire de Mahabo, Thierry Randrianarison « Nous apportons de l’art et de la culture à nos détenus… Nous avons un atelier, et nous l’animons une ou deux fois par mois ». Créée en 1959, la maison de correction de Mahabo ne renferme que 15 détenus. Tous sont des artistes ! Ils ont taillé des bois de palissandre et ont sculpté près de cinquante images. Malgré les outils traditionnels utilisés, on voit à travers les œuvres l’habilité des artistes. Bref, sculpter est leur seconde nature.
En général, les vingt stands ont illustré les traditions aux quatre coins de Madagascar. Si le stand de la région de Menabe a favorisé le patrimoine avec les baobabs et les zébus, celui de la Sava a représenté la culture du triangle du Nord en exposant les vêtements traditionnels comme les lambaohany et les salovana. Près de 400 visiteurs ont visité l’exposition. Tous sont sidérés de voir le talent des condamnés. « Je ne pensais pas que les prisonniers avaient de tels talents. Il faut les soutenir davantage afin qu’ils puissent s’épanouir et qu’une fois sortis de prison, ils réalisent leurs projets », a affirmé Kiady Andrianaivo, un passionné de sculpture. Effectivement, bon nombre d’ONG apportent leur appui à ces personnes incarcérées. Mais les formations sont surtout attribuées à ceux se conduisent bien.
Nooza, le prisonnier modèle. Détenu à Tsiafahy depuis quelques années, Nooza est devenu dessinateur et peintre. Depuis son incarcération il aime tâter du crayon gras. Chaque matin, pendant que ses amis faisaient du sport, le jeune Nooza se mettait à dessiner tout ce qu’il voyait en prison. Au fil du temps, il se fait repérer par un surveillant pénitentiaire. Nooza est devenu le « Pablo Picasso de Tsiafahy ». Ainsi, chaque évènement marquant, comme la fête de l’indépendance, il expose ses œuvres à ses codétenus. L’année dernière, l’art Nooza a franchi les barrières de la prison. L’information se transmet de bouche à oreille. Désormais, les œuvres de ce peintre intéressent les étrangers.
Iss Heridiny