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vendredi, mai 17, 2024
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Nouvel album : Razia Said trace « the road »

Razia Said le rossignol malgache

Cheveux toujours ondulés, elle a un style assez  exceptionnel.  Elle est une femme féministe et engagée. Sa musique  rassemble un riche mélange de traditions malgaches, d’influences jazz et pop, et de messages puissants concernant la destruction de l’environnement et les défis redoutables auxquels, les jeunes nations post-coloniales telles que Madagascar font face aujourd’hui. Ses textes  touchent   le cœur. Elle a participé au festival Angaredona. Les grandes vedettes de la musique  malgache  lui vouent un immense respect.  C’est une vraie diva  malgache !

Auteure-compositeure-interprète  Razia Saïd est une Malgache née à Antalaha. À 11 ans elle quitte sa ville natale pour poursuivre ses études dans la capitale. Prise par une envie de voyage,   elle se rend aux Comores, en  Afrique notamment  au Gabon, en Europe, dans des pays comme  la France ou  l’ Italie, à Bali,  aux Etats-Unis à New York où elle a bâti  sa carrière musicale avec trois albums très remarqués, Magical (2005), Zebu Nation (2011) et Akory (2014).

Après quatre ans de gestation musicale, elle sort son nouvel album  The Road. Contrairement aux  trois précédents évoquent  la corruption, l’avarice, la  déforestation,   dans The Road, Razia se tourne un peu plus sur sa vie personnelle.

Source de l’inspiration. En 2016, alors que sa grand-mère était gravement malade et affaiblie,  Razia a été appelée à Antalaha pour être au chevet de celle qui l’a élevée. Dès son arrivée, sa grand-mère Tombozandry, s’est tout de suite sentie mieux. Mais,  il était clair qu’elle  ne se remettrait pas de sa maladie.   Le Cœur rempli  de chagrin, Razia Saïd  a invité son batteur, Harvey Wirht, à la rejoindre et lui a dit : «Faisons un album». Ils ont fait appel à un des meilleurs   guitaristes   dans le  rythme  salegy. Bien que très demandé par les plus grands groupes de salegy, Raledey a accepté de venir à Antalaha pour aider à la réalisation de cet album. Les trois musiciens ont loué un appartement et se sont mis au travail.

L’idée était de faire des chansons acoustiques épurées, de créer un paysage sonore plus adapté aux sujets délicats que Razia voulait aborder. Si dans Zebu Nation et Akory, elle engageait des musiciens étrangers,  The road  a mis en valeur des musiciens malgaches. « The Road offre une série de chansons chaleureuses et accueillantes qui  emmènent au cœur de la réalité émotionnelle de la vie de Razia, » affirme Tsiory Solofomihanta, celui qui est chargé de ses relations avec la presse.

Razia Saïd   est née en 1959 d’une fille de 17 ans et d’un père qui ne voulait pas l’épouser. Cœur brisé et honteuse, la jeune femme a laissé l’enfant à Antalaha à  sa propre mère, Tombozandry avant de s’installer  aux Comores.  Malgré son retour onze ans plus tard, Razia et sa mère n’ont jamais été proches. D’ailleurs,  ses parents ne se parlent plus. Cette histoire a toujours été présente pour Razia alors qu’elle travaillait sur The Road, puisque toutes ces personnes vivaient toujours à Antalaha.

L’album. « Tsy Lany (It Never Ends) » ouvre l’album avec une réflexion nostalgique. « C’est à propos de l’amour qui ne disparaît jamais « , « Même quand quelqu’un meurt, l’amour reste » dit Razia Raledey a choisi  une guitare à cordes de nylon, qui s’écarte de la sonorité électrique qu’il utilise habituellement  dans le salegy, et se place au centre de la scène musicale, renforcée par une petite section de cordes ajoutée à Paris par François Michaud, un collaborateur de longue date de Razia Saïd. Le travail  de Harvey Wirht et la basse droite de Michael Bowie, décorent les mélodies de ce titre.

« Mbola Velogno (I’m Still Alive) » réfléchit sur la fin d’une relation à long terme et le début d’une relation jeune : « Notre histoire est terminée, nos routes se sont séparées, je suis encore debout, je suis encore en vie ». C’est finalement un chant d’affirmation, porté par l’esprit bouillonnant de la musique congolaise.

L’image de la route revient souvent dans ce cycle de chansons, plus explicitement sur « Lalagny Araiky : The Only Road « , une berceuse palpitante qui retrace le cours inévitable de la vie d’une personne, de l’enfance à la mort en passant par l’expérience.

« Ayo (The Longing) », écrit pendant le séjour de Razia à Antalaha en 2016, explore courageusement le sentiment de perte qu’éprouve la chanteuse de ne pas avoir une relation plus étroite avec sa mère biologique. « Dans cette ville, dit Razia, elle est là tout le temps. Partout où je regarde, elle est là, marchant sur la route avec quelque chose sur la tête, ou à bicyclette au marché. Mais en même temps, elle n’est pas là ». C’est le paradoxe. »Ayo » est aussi la première vidéo de l’album. Réalisé par Jonathan Gasse, il présente un tour de rêve en noir et blanc de l’environnement  des Caraïbes.

En entendant les riffs acoustiques doux et les accords sublimes  du guitariste Raledey,  on ne devinerait pas que sa spécialité était la musique salegy qui déchire et qui se traduit en malgache, salegy troatroatra. Mais c’est précisément pour cette raison que Razia a choisi de le placer au centre du son de cet album. Elle  a su   sortir ce brillant guitariste de sa zone de confort. Elle lui a dit : « C’est ça qui est génial. Je veux que tu joues comme un Malgache qui joue du salegy, mais qui sait s’adapter. Ça va donner à la musique une saveur différente. » Et c’était réussi. Bien sûr, Raledey a l’occasion de montrer ses vraies couleurs sur deux numéros de salegy, « Antalaha » et « Nave (Here We Come) », qui célèbrent la vie et l’esprit de la ville qui reste le foyer du cœur de Razia.

« Filongoa » ou  Amitié change l’ambiance avec de savoureux morceaux de guitare électrique du guitariste de jazz béninois Lionel Loueke. La chanson célèbre l’amitié en utilisant une collection de proverbes malgaches : « Séparés, nous créons du sable ensemble, nous créons de la pierre». Ceci prouve que Razia Saïd est panafricaine. La fraternité, l’amitié, le  fihavanana entre africain

Paroles lyriques et amoureuses, « Raiamandreny (The Parents) ». Razia Saïd remercie sa grand-mère, et à tous ceux qui élèvent des enfants en les regardant faire face à un avenir aléatoire. L’ami de Razia, le chanteur tunisien Emel MAthlouthi, dont les chansons sont devenues des hymnes du printemps arabe tunisien, y ajoute des chœurs, et le guitariste malgache Charles Kely assume le rôle principal avec son propre finger-picking.

Musique de qualité.  The Road a été enregistré à Madagascar, Paris, Baltimore et New York. Mais c’est en direct, en une seule prise, dans cet appartement d’Antalaha, dans l’ambiance et la complexité de cette ville malgache animée, que l’on a pu suivre l’exubérante et festive « Nave », qui s’en rapproche. Malgré toute l’obscurité et la mélancolie que Razia évoque dans ces belles chansons, elle termine, comme sur tous ses albums, par un abandon déchirant, accomplissant un voyage difficile avec un optimisme et un espoir caractéristique.

Iss Heridiny

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