
Les différents foyers de tension ont fait l’objet de discussions à Mahazoarivo, hier.
L’opposition prévoit de tenir une manifestation publique le 06 février prochain. Il s’agit d’une « excursion » ou d’une « sortie récréative » organisée par la plateforme RMDM. Mais, loin d’être anodin, le projet de l’opposition est pris au sérieux au niveau des autorités. L’organisme mixte de conception national qui s’est réuni, hier, à Mahazoarivo, sous la houlette du Premier ministre Christian Ntsay, a abordé le sujet. « Il est inadmissible que les mauvaises pratiques politiques conduisent à l’ébranlement de la souveraineté nationale. Il est également inacceptable que certains tentent de semer le trouble dans le pays, ou véhiculent la haine raciale », a soutenu le chef du gouvernement à la sortie de la réunion qui a duré plus de cinq heures avec plusieurs ministres, entre autres, Tianarivelo Razafimahefa, ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Fanomezantsoa Randrianarison, ministre de la Sécurité Publique.
Déstabilisation. « Il ressort de la responsabilité de tout un chacun, y compris les politiciens, de promouvoir l’apaisement », a ajouté Christian Ntsay. Dans le cas contraire, le gouvernement promet de « prendre les mesures nécessaires », selon lui, pour veiller à cet apaisement, si chère aux autorités. Le Premier ministre juge que « le temps n’est plus opportun » pour toute manifestation politique qui prend « une forme de déstabilisation ». Aucune manœuvre de ce genre ne sera alors tolérée, a toujours avancé le chef du gouvernement qui soutient, pourtant, que Madagascar « respecte les valeurs de la démocratie et de l’Etat de droit ». « Mais il y a des limites » qu’il ne faut pas franchir, a-t-il averti.
Revendications. Les autorités affichent alors une fermeté face aux menaces de troubles qui guettent. Dans d’autres foyers, comme le cas des universités qui ont été secouées ces dernières semaines par des manifestations estudiantines, le Premier ministre interpelle le ministère responsable, notamment celui de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, et la présidence des Universités, pour « prendre leurs responsabilités » respectives face aux revendications qui montent et aux menaces sur l’intégrité des biens. « On ne peut pas tolérer les actes de vandalisme qui visent à détruire les biens communs » a souligné Christian Ntsay. Dans ce sens, toujours selon ce dernier, les forces de sécurité restent mobilisés et disponibles pour protéger les biens au sein de ces établissements supérieurs.
Résolution. Le problème de ravitaillement en eau et les coupures d’électricité ont été également dans l’ordre du jour de l’OMC-Nat, hier à Mahazoarivo. Les autorités ont senti la colère qui monte dans plusieurs villes et promettent des solutions. « Nous allons mettre en œuvre les instructions du président de la République relative à la révision du tarif d’électricité et la résolution des problèmes de coupures » a affirmé le chef du gouvernement. Ce dernier veut être rassurant mais enfonce davantage le clou aux dirigeants de la société nationale d’eau et d’électricité. « Il faut que les services offerts aux clients soient améliorés », a-t-il confirmé.
Conditions. L’objectif étant clair. « Le pays a tant besoin d’apaisement » a soutenu Christian Ntsay. En haut lieu, on évite alors que la grogne se transforme en foyer de tension. Comme le cas du personnel de santé, notamment les paramédicaux, qui menacent de faire la grève concernant leurs conditions de travail. Le chef de gouvernement exhorte le dialogue pour trouver une issue à leur revendication. « Les recours ne sont pas encore épuisés pour privilégier la concertation », a-t-il indiqué afin d’éviter que la grogne se dégénère au sein du corps médical.
Recueillis par Rija R.