OMNIS, 45 ans : Focus sur nos ressources stratégiques sous-explorées

L’OMNIS (Office des Mines Nationales et des Industries Stratégiques) célèbre cette année son 45^e anniversaire. Dans ce cadre, plusieurs manifestations se tiendront la semaine prochaine. Interview avec Nantenaina Rasolonirina, DG par intérim de l’OMNIS.

Midi Madagasikara (MM). OMNIS célèbre cette année son 45^e anniversaire. Quel rôle joue cet organisme d’Etat ? Y a-t-il des événements en vue pour la célébration des 45 années ?

Depuis sa création en 1975, le rôle attribué à OMNIS est resté le même : être un organe régulateur du secteur pétrolier en amont et minier à Madagascar. Cela se traduit notamment par la mise en œuvre de la politique nationale pour le pétrole en amont ; et la valorisation des données géologiques de base. OMNIS agit également en tant que bureau de promotion minière. En effet, nous avions prévu des manifestations pour marquer ce 45^ème anniversaire. Avec le contexte sanitaire, nous sommes obligés de nous adapter. Toutefois, nous tenons à ce que l’OMNIS soit reconnu tant au niveau national qu’international. Pour ce faire, nous allons dédier trois journées portes-ouvertes, les 8-9-10 juillets prochains, sous un format digital où nous partagerons toutes les informations qui aideront le grand public à mieux cerner le rôle de l’Office, l’exploration des hydrocarbures, les mines stratégiques, etc. Il y aura au programme diverses manifestations telles que des conférences, des débats, des séances d’informations où nous aborderons des thématiques autour des activités de l’OMNIS, du respect de l’environnement, des retombées économiques, etc.   

1. On dit souvent que Madagascar est riche en ressources naturelles. Quels sont alors les blocages qui nous empêchent d’exploiter ces ressources pour financer notre développement ?

Effectivement, le sous-sol de Madagascar, selon les données et les études menées depuis plus d’un siècle, renfermerait un potentiel énorme d’hydrocarbures et de minerais stratégiques étalé sur 5 bassins sédimentaires. L’exploration et l’exploitation de ces ressources est un investissement très coûteux et présente plusieurs risques. Outre les risques inhérents à ce secteur, d’autres défis propres à notre pays, tels l’infrastructure, l’énergie, la fiscalité… restent à relever. Cela dit, l’OMNIS recherche constamment des partenariats avec les compagnies « major » dans ces secteurs, en les attirant à venir investir à Madagascar. Cependant, nous espérons pouvoir lancer une campagne de promotion de nos blocs pétroliers libres, dès que la situation sanitaire le permettra.

1. Pensez-vous que les ressources minières et pétrolières du pays puissent apporter un changement sur la qualité de vie des Malgaches? Est-ce qu’elles pourraient contribuer à l’émergence ?

Jusqu’à présent, nos ressources demeurent sous-explorées. Pourtant, il est constaté que l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures et des mines stratégiques pourraient contribuer positivement au développement social et économique de notre pays. L’accent sur la bonne gouvernance se doit d’être mis en exergue afin d’éviter le syndrome hollandais, ce phénomène qui mine les pays riches en ressources naturelles.  

1. Compte tenu du contexte actuel, les perspectives sont-elles bonnes pour le secteur du pétrole en amont et des industries stratégiques ?

La zone géographique où se trouve Madagascar est souvent décrite à fort potentiel en hydrocarbures. Afin de compter le secteur des industries stratégiques comme levier du développement de l’économie, il est primordial d’attirer les investisseurs. Avec la reprise graduelle de l’économie dans les pays occidentaux, le prix du baril a augmenté ces derniers mois, et le Brent a atteint 74,59 dollars aujourd’hui – son prix le plus haut depuis deux ans et demi. Les analystes prévoient même un choc pétrolier dû au manque d’investissements de l’année dernière, et Bloomberg avance que cela impacterait l’offre et la demande à partir de 2025. Tout cela présente des opportunités pour Madagascar. Par ailleurs, beaucoup de pays frontières préparent actuellement leurs prochaines campagnes de promotion. Bien qu’il soit difficile de spéculer sur le nombre de compagnies qui pourraient venir investir à Madagascar, nous avons bon espoir que la prochaine campagne de promotion amènera un certain nombre de compagnies.

Recueillis par Antsa R.