
Enchaînant sur les idées véhiculées dans son livre « Madagascar, une Vision, un Espoir », l’ancien directeur général du Trésor, Orlando Robimanana ne peut pas s’empêcher, comme tout citoyen responsable, à commenter dans des analyses très claires, la situation qui prévaut à Madagascar.
D’emblée, il n’hésite pas à dire que le problème malgache n’est ni d’insuffisance avec nos ressources naturelles et encore moins de compétence avec également, nos mains d’œuvres qualifiées mais bien de gouvernance.
Corruption, absence de vision, incohérence, mauvaise coordination et échec, sont citées par l’ancien DGT comme étant les résultats de cette mauvaise gouvernance. Et d’enchaîner que la corruption alimente la pauvreté et l’exclusion, rendant ainsi toute croissance et tout développement impossible.
Politique claire. Du coup, aucune relation de confiance entre les citoyens et les acteurs politiques n’est envisageable avec la persistance de ce fléau. Les secteurs tels le secteur extractif ou l’industrie, censés contribuer à la croissance du pays, ne sont pas soutenus par une politique claire, voire clarifiée et se retrouvent handicapés dans leur développement.
A cela s’ajoute une incohérence dans la structure gouvernementale, faute d’une vision claire. Ce qui explique, poursuit encore Orlando Robimanana, les échecs répétés de plusieurs stratégies de politique économique, tels le Programme d’Ajustement Structurel (PAS) et le Madagascar Action Plan (MAP).
Il ne va pas sur le dos de la cuillère pour dire que nos dirigeants n’ont pas de réelles stratégies pour nous sortir de la pauvreté. Quand les bailleurs de fonds ne financent que les projets qui leur conviennent faisant parfois fi de nos besoins réels, alors on s’enlise. Un échec ravivé par l’instabilité politique chronique qui engendre des changements intempestifs d’organisation. Ainsi et malgré toute notre volonté et la fameuse continuité de l’Etat toujours mise en avant, Madagascar ne peut pas prétendre à une croissance soutenue sans la prise en compte de plusieurs éléments dont la possession d’une vision claire assortie d’une bonne stratégie et de plans d’action notamment dans les domaines de souveraineté.
Climat favorable. Cette obsession du pouvoir pour des avantages matériels, estime Orlando Robimanana,doit être à jamais abandonnée. La politique sera utilisée pour réellement gouverner et administrer l’Etat, afin d’accroître les investissements tirés de nos propres ressources.
C’est d’ailleurs les grandes lignes de son livre « Madagascar une Vision, un Espoir » où il propose des solutions concrètes s’appuyant sur trois socles ,dont un programme sur la politique et la gouvernance axé sur l’assainissement des finances publiques, un programme sur l’économie et la croissance avec la mise en œuvre d’un climat favorable aux investissements publics et privés , et enfin un programme social tourné vers la refondation de l’éducation et l’amélioration de la couverture sociale et du bien-être de la population, incluant une refonte du système de sécurité.
Orlando Robimanana reprend d’ailleurs l’interpellation des organisations de la société civile quand elles disaient que « Madagascar a besoin d’hommes et de femmes d’Etat qui possèdent une vision, et savent où ils vont amener le pays vers un horizon bien pensé. »
Là où il ne l’avoue pas, c’est qu’il présente bien le profil de l’homme de la situation pour tirer le pays de ce mauvais pas. Mais n’anticipons pas et laissons lui le temps de prendre une décision. Sa décision.
Clément RABARY