Le feuilleton de l’affaire Claudine Razaimamonjy a continué cette semaine, mais son « évasion organisée » n’a pas mis fin au mystère qui l’entoure. Les autorités au plus haut niveau entretiennent un rideau de fumée autour du cas de cette dame qui semble maintenant introuvable. Est-elle encore à Maurice dans un endroit bien caché ou a-t-elle réussi à quitter l’île pour un pays où elle ne sera pas inquiétée ? En tout cas, la complicité dont a bénéficié le dame Claudine se situe à un niveau élevé et lui a permis de s’affranchir des contrôles habituels. Cette fuite qui a déclenché une véritable prise de conscience, de l’opinion publique et celle de la communauté internationale est en train d’amorcer un processus d’assainissement de la vie publique malgache. D’autres dossiers de corruption touchant des personnalités réputées intouchables vont certainement être ouverts et il ne devrait plus être possible pour elles de prendre les agents du Bianco et du SAMIFIN de haut et de traiter par le mépris les magistrats qui vont instruire leur affaire. Le processus qui est enclenché bénéficie du soutien des représentants de la communauté internationale qui ont manifesté un soutien appuyé à l’organisme de lutte anticorruption et au syndicat de la magistrature. Il s’agit maintenant d’un coup de semonce pour le régime qui, s’il n’y prend pas garde, risque d’être emporté dans une tourmente dont il ne se relèvera pas.
Sur le plan international, la situation est extrêmement préoccupante. La tension entre Américains et Russes est monté d’un cran après l’attaque lancée par les forces aériennes américaines contre la Syrie. La lune de miel entre les deux grandes puissances appartient désormais au passé. Le langage du président Trump est beaucoup plus menaçant et montre sa volonté d’affirmer l’hégémonie américaine sur le plan international. Plusieurs démonstrations de la puissance américaine sont en cours, faisant craindre un risque d’affrontement. La Turquie entrera peut-être ce week-end dans une nouvelle ère. Le référendum constitutionnel organisé par le président Erdogan lui permettra certainement de disposer de pouvoirs très étendus, lui permettant de museler totalement l’opposition. A neuf jours du premier tour de l’élection présidentielle française, l’incertitude la plus totale règne. L’écart s’est resserré entre les candidats en tête. François Fillon qui reste à 18% est talonné par Jean Luc Mélenchon. Benoît Hamon s’est totalement effondré et il ne bénéficie plus que de 8% d’intention de votes. Marine Le Pen et Emmanuel Macron sont tablés à 25%.
« Super » Trump montre ses muscles. Le président Donald Trump a pris tout le monde de court en montrant la toute puissance de ses forces armées. L’attaque contre la base aérienne syrienne après l’emploi d’armes chimiques par Bachar Al Assad a été le premier signe de ce revirement sur le plan international. Vladimir Poutine a été totalement pris, contre-pied et a été obligé de raidir son attitude. Dans le même temps, Donald Trump a menacé la Corée du Nord d’actions militaires, en envoyant à proximité de ses côtes, un porte-avion et son escadre. Il a fait bombarder par l’aviation américaine les positions de l’EI en Afghanistan, utilisant pour la première fois depuis longtemps d’une des plus grosses bombes de son arsenal.
Un référendum pour asseoir définitivement le pouvoir d’Erdogan. Le président turc sera omnipotent si la majorité des Turcs vote positivement au référendum de ce week-end. Il aura tous les pouvoirs entre ses mains. Malgré l’opposition d’une forte minorité du peuple turc, Erdogan est assuré de remporter le scrutin.
Le régime actuel a totalement été pris au dépourvu par la tournure des événements de ces deux dernières semaines. Le président et son équipe n’ont pas répondu franchement aux multiples questions que l’opinion aurait voulu lui poser. Il a agi de manière sournoise, mais dans le même temps, il s’est mis dans une impasse. Il doit maintenant laisser la Justice faire son travail et d’accepter ce qu’elle aura décidé en toute indépendance. Une nouvelle ère est maintenant en train de s’ouvrir.
Patrice RABE