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dimanche, avril 28, 2024
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Paco Sery : « La musique est instinctive, donc il faut être généreux »

Fondateur du groupe Sixun, Paco Sery est juste un mythe du jazz mondial

À peine installé à son hôtel, mardi dernier dans l’après-midi, le batteur de jazz le plus célèbre d’Afrique nous a accordé quelques minutes de partage. Du haut de son demi-siècle d’expériences, il est immense comme ses talents de batteur. Nos lignes ne suffiront jamais pour parler de Paco Sery. Tout juste humain, généreux aime-t-il dire, visiblement il est resté fidèle à lui-même, Ivoirien de sang et africain dans l’âme, humble mais tranchant, malgré la hauteur de sa célébrité et l’éclectisme de son réseau. Il vient pour la quatrième fois au pays pour y faire vivre sa musique. Entretien.

Midi Madagasikara : Qui est Paco Sery en quelques mots ?

Paco Sery

Je suis batteur depuis 50 ans. Un musicien normal, amoureux et généreux aussi. 

M-M : Comment êtes-vous devenu batteur ?

P-S

C’est plus long à expliquer, mais je vais essayer d’être court. En Afrique et dans l´Océan Indien, on adore la musique. Je viens d’une famille de 7 garçons et 11 filles. Ma grande sœur qui a deux ans de plus que moi, était la seule dans la famille à être artiste. Elle était danseuse et comédienne. Elle organisait beaucoup de fêtes et d’événements. Quand j’étais petit, ma sœur me fascinait. Je voulais faire comme elle. Et c’est comme ça que tout a démarré en fait. C’est grâce à ma sœur que je suis devenu musicien.

M-M : Qu’est qui vous a influencé le plus dans la musique ?

P-S 

Le premier batteur qu’on m’a fait écouter à l’étranger, c’était l’américain Billy Cobham. Et lorsque je suis venu en Europe, je l’ai vu en concert et j’étais au premier rang. Sur scène, il était magique. C’est différent de ce qu’on a entendu dans le disque. Et je me suis dit : c’est ce que je veux faire. Par contre, personne ne peut jouer comme lui. Chaque musicien sur la planète a son truc à lui, sa personnalité. Je pense que si tu arrives à trouver ta personnalité et ton son, c’est gagné !

M-M : Vous jouez de la batterie très bas. Pourquoi ?

P-S

Déjà je ne suis pas grand. Et c’est comme ça que je me sens posé. Il ne faut pas oublier que la batterie et la basse sont le cœur de la musique.

M-M : Vous êtes passé ici, à Madagascar, pour la première fois en 1983. Maintenant, vous êtes à votre quatrième voyage. Qu’est-ce qui vous a marqué le plus de votre passage dans la Grande-île ?

P-S

Silo, Régis, D’Gary et Rajery m´ont beaucoup marqué. Et puis d’autres musiciens malgaches que je connaissais en Côte d’Ivoire avant que je vienne ici. Je trouve qu’ils ont une musicalité plus élevée que les musiciens ivoiriens. Et quand on m’a proposé de venir ici, je n’ai pas hésité une seconde. Parce que je me suis dit qu’à Madagascar il doit y en avoir d’autres qui sont encore… pires. Et je ne l’ai pas regretté.

M-M : Que va-t’il se passer durant votre concert ici à Madagascar ?

P-S

Pour dire vrai, c’est le partage. On n’aime pas les égoïstes. Et la musique est instinctive, donc il faut être généreux. Ce qu’on compte faire, c’est de la création. Et quand on a la chance de sortir comme je le faisais, il faut y aller. Ça sera une surprise, je suis certain qu’il y aura de la magie ! On sait où on va. On est des créateurs et on veut construire. À partir du moment où l’énergie est avec nous, on y va ! Mais on ne va pas dévoiler tout notre jeu pour le moment.

Recueillis par Rija R.

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