La bataille des législatives s’annonce âpre avec les milliers de candidats en lice sur l’ensemble du territoire national. Elle le sera d’autant plus que le Premier Ministre sera issu du parti ou du groupe de partis majoritaire. Des candidats battus à la présidentielle mais bien placés dans les résultats provisoires derrière les deux premiers du scrutin du 25 octobre se sont rapprochés en vue d’obtenir la part du lion aux législatives et constituer la majorité à l’Assemblée nationale. Trois candidats, Hajo Andrianainarivelo (10 %), Roland Ratsiraka (9 %) et Camille Vital (6 %) œuvrent dans ce sens pour avoir la haute main sur l’Exécutif, indépendamment du président de la République qui sera élu au second tour de l’élection présidentielle du 20 décembre.
Législatives : Une 3e voie
Cette stratégie de la troisième voie n’a pas vraiment eu d’emprise chez les électeurs au premier tour de l’élection présidentielle. La volonté de choisir entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina a dominé le scrutin. Les votes sont allés grossir les résultats des candidats qui les représentaient le mieux dans la course. En l’occurrence Jean Louis Robinson et Hery Rajaonarimampiana. La présence des candidats Camille Vital et Edgard Razafindravahy ont entraîné la dispersion des voix dans le camp Rajoelina. Néanmoins la somme de leurs résultats ajoutée à ceux de Hery Rajaonarimampianina dépasse le score réalisé par Jean Louis Robinson au premier tour. Leur alliance aux législatives laisse entrevoir une possible majorité de sièges. Mais leurs relations politiques se seraient dégradées au point de ne plus rendre possible une alliance loyale et sans hypocrisie. Il en serait de même pour Hajo Andrianainarivelo, qui est beaucoup plus perçu dans le camp Rajoelina comme un adversaire qu’un concurrent. Ces subtilités dans les relations ont favorisé le rapprochement logique et stratégique des trois candidats qui veulent se démarquer de l’ancien président de la république et du président de la transition. Donc des candidats qui les représentent. Les trois candidats alliés qui lorgnent sur une majorité à l’assemblée ont intérêt à sensibiliser davantage les électeurs sur la troisième voie qu’ils sont en train de créer. Le « ni, ni » n’a pas répondu aux attentes au premier tour des présidentielles parce qu’il y avait trop de candidats. Les représentants de la troisième voie ont été occultés par le choix entre les deux protagonistes de la crise. Il n’est pas dit que les résultats du second tour jumelé avec les législatives sera différent. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les partisans du « ni, ni » majoritaires à l’Assemblée resteront un vœu pieux si les électeurs ne sont pas convaincus que pour départager Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina le 20 décembre, il faudra voter aux législatives pour la troisième voie.
Zo Rakotoseheno