D’habitude, c’est toujours le mois de mai qui est le mois des bouleversements de la vie politique. Cette année, leur pic s’est déplacé au début de ce deuxième semestre 2025. On se rappellera de ce mois de juillet 2025, qui a connu une succession de scandales, ayant perturbé le climat social et fait vaciller un pouvoir obligé de rester sur la défensive. L’hécatombe, qui a eu lieu lors de la fête d’anniversaire d’Ambohimalaza, a mis à mal cette confiance que l’on place dans un État soucieux du bien-être de sa population. La tergiversation, dont il a fait preuve dans la gestion de cette crise, a grandement terni son crédit. Face aux différentes interpellations des familles des victimes, des membres de l’opposition ou de la société civile ou des journalistes, il a opté pour le silence. Presque un mois après l’événement, l’intervention du chef de l’État, entouré des ministres chargés de la gestion de la crise, n’a pas entièrement dissipé le malaise. Les réponses n’ont pas toutes été claires et l’opinion est restée sur sa faim. Elle n’a pas été entièrement rassurée. L’enquête suit son cours, dit-on et permettra de connaître toute la vérité sur cette affaire. Alors que le soufflet n’est pas encore retombé, un autre scandale vient non pas le supplanter, mais attirer toute l’attention d’une population déjà traumatisée par les épreuves qu’elle endure. Cinq boeings, ayant reçu une immatriculation délivrée par l’aviation civile malgache, ont pu rejoindre l’Iran, un pays sous embargo international et sont maintenant devenus ses propriétés. C’est un véritable branle-bas de combat qui a eu lieu au plus haut sommet de l’État pour essayer de comprendre ce qui s’est passé. Les explications fournies ont montré l’embarras et la fébrilité des responsables. Ils affirment qu’ils ont été floués. Le limogeage du ministre des Transports et son remplacement par le Premier ministre ne met pas un point final à cette affaire qui ternit la réputation de Madagascar. Une enquête menée par les services de renseignements internationaux est en cours. Tout le monde attend la nature des sanctions encourues par notre pays. Toucheront-elles uniquement des personnalités ou impacteront-elles plus largement l’économie de notre pays ? On a appris que les droits de douane appliqués aux produits malgaches étaient, pour le moment, de 15%, mais nul ne sait s’ils changeront.
L’attention de la communauté internationale reste focalisée sur la situation qui règne à Gaza. Les reportages montrant une population palestinienne mourant de faim ont grandement terni l’image d’Israël. Une opération humanitaire est en train de se monter. Les premiers largages de vivres et de médicaments ont eu lieu, mais elles sont nettement insuffisantes. Les propos de responsables israéliens, affirmant que la famine n’existait pas à Gaza et jetant l’opprobre sur la propagande du Hamas, ont scandalisé l’opinion internationale. Cependant, Donald Trump lui-même, alors qu’il se trouvait en Ecosse, s’est ému du sort des Palestiniens et a assuré que les États-Unis apporteraient de l’aide à Gaza. Sur le plan diplomatique, le vent est en train de tourner. Après la France et le Royaume Uni, c’est le Canada qui a annoncé son désir de reconnaître l’État palestinien en septembre à l’ONU. D’autres pays occidentaux vont certainement leur emboîter le pas et rejoindre la centaine de nations ayant déjà engagé cette démarche.
Sur le front russo-ukrainien, la situation n’a pas changé. Les attaques de drones et de missiles se succèdent de part et d’autre. Elles sont cependant plus importantes du côté ukrainien, les villes étant particulièrement ciblées. Les propos de Donald Trump à propos de l’attitude de Vladimir Poutine n’ont, pour l’instant, eu aucun effet sur la poursuite ou non de la guerre. Les menaces de sanctions du président américain vis-à-vis de la Russie n’ont aucun effet dissuasif pour le moment.
Les Malgaches n’ont jamais été aussi désabusés qu’aujourd’hui. Ils se demandent de quoi demain sera fait. En ce début du mois d’août, ils n’ont pas d’autre alternative que d’attendre le sort qui leur sera réservé après tous ces événements qui surviennent sans qu’il y prennent garde. Ils ont l’impression qu’un scandale peut en cacher un autre.
Patrice RABE