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mardi, juillet 8, 2025
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Un accord de paix dans les jours à venir ?  

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Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

« La fenêtre d’opportunité avait été ouverte, mais elle n’a pas été exploitée ». Le constat est fait par de nombreux observateurs ayant espéré que la fin de la guerre des 12 jours entre Israël et l’Iran amènerait une dynamique de paix dans la région. La routine de la guerre a repris le dessus et Gaza n’a pas profité de l’éclaircie qui était apparue. Les bombardements ont repris sur les quartiers nord de l’enclave pour « éliminer le Hamas ». Les souhaits d’une paix prochaine exprimés par Donald Trump, cependant, existent et ils n’ont pas freiné Benyamin Netanyahou. Mais le désir du président américain ne peut pas être contrarié et cette paix n’est peut-être pas si lointaine.

Un accord de paix dans les jours à venir ?  

La guerre entre Israël et l’Iran a soudé les habitants de l’État hébreu. Ils ont été unis autour de leur Premier ministre. Mais la fin du conflit a été vécue comme l’espoir de vivre dans la concorde et de chercher les moyens de mettre fin à l’autre guerre. La partie la plus extrémiste du gouvernement n’a pas renoncé à ses objectifs : détruire le Hamas. Ce lundi, des raids de grande ampleur ont repris. Ils ont, paraît-il, été couronnés de succès, mais ils ont causé la mort de nombreux civils. La contestation a repris dans le pays et les manifestations se sont de nouveau déroulées pour demander au Premier ministre de mettre fin aux opérations militaires et tout faire pour la libération des otages. Benyamin Netanyahou affirme que les buts poursuivis sont clairs : l’élimination de l’organisation palestinienne ainsi que le retour des otages. Il propose à ses ennemis une capitulation. Ces derniers la refusent absolument. Ils proposent un cessez-le-feu, un retrait des troupes israéliennes et la libération des otages. Donald Trump avance qu’un accord devrait être conclu bientôt. Il ne s’agit pas de propos en l’air. Les événements vont peut-être s’accélérer très vite.

Patrice RABE

Coupe du monde des clubs : City et Inter éliminés !

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Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

Tremblement de terre à la Coupe du Monde des clubs avec l’élimination de deux grandes équipes européennes. Pas n’importe lesquelles, puisqu’il s’agit de l’Inter Milan, finaliste de la dernière Ligue des champions, mais aussi de Manchester City de Pep Guardiola, plusieurs fois champion d’Angleterre.

C’est une véritable redistribution des cartes : les Italiens ont été sèchement éliminés par les Brésiliens de Fluminense, tandis que City est sorti par la petite porte, concédant une défaite 3-4 face aux Saoudiens d’Al Hilal, entraînés par l’Italien Simone Inzaghi.

Les Citizens, pourtant dominateurs en première période, avaient pris l’avantage grâce à Bernardo Silva dès la 9e minute. Mais les Saoudiens, portés par un Marcos Leonardo incandescent, ont renversé la vapeur avec une égalisation fulgurante dès le retour des vestiaires, suivie d’un bijou signé Malcom (55e). City croyait encore à son destin quand Erling Haaland égalisait à 2-2, mais la prolongation allait virer au cauchemar. Kalidou Koulibaly, impérial dans les airs, redonnait l’avantage à Al Hilal (94e), avant que Phil Foden ne réponde avec panache (104e). Et puis, dans un silence assourdissant, Marcos Leonardo surgissait une dernière fois pour crucifier Ederson à la 112e minute.

Le face-à-face entre Fluminense et l’Inter Milan tourne lui aussi très vite au cauchemar. Germán Cano ouvre le score dès la 2e minute, humiliant Yann Sommer en plaçant le ballon entre ses jambes. Les Italiens tentèrent le tout pour le tout, notamment par Lautaro Martinez, mais c’est encore Hercules Pereira qui porta l’estocade dans le temps additionnel (90+3).

Deux géants sont tombés, deux outsiders en état de grâce. Fluminense et Al Hilal se retrouveront en quarts pour un duel inattendu, mais ô combien savoureux. Le football mondial n’a pas fini de nous surprendre.

Manjato Razafy

Carburant :  Baisse des prix à la pompe sur fond de psychose de pénurie

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De longues queues nocturnes devant les stations-services pour cause de psychose de pénurie.
De longues queues nocturnes devant les stations-services pour cause de psychose de pénurie.

Comme chaque début du mois, un changement des prix à la pompe des carburants a eu lieu depuis hier. Cette fois-ci, c’est à une révision à la baisse que les consommateurs ont eu droit.

En effet, les prix du litre du gasoil et du supercarburant ont baissé chacun de 200 ariary.Le gasoil est passé de 5 100 à 4 900 ariary, et le supercarburant de 5 520 à 5 320 ariary. Quant au pétrole lampant, le prix du litre est passé de 3 430 ariary à 3 380 ariary, soit une baisse de 50 ariary par litre, entre juin et juillet.

Longues queues

Une baisse des prix qui devait en tout cas réjouir les usagers. Pourtant, ce n’était pas exactement le cas, hier où la journée était marquée par les longues queues de voiture devant les stations-services de la capitale. C’était notamment le cas à Ambodifilao où une station-service était en rupture de stock en début d’après-midi. D’après un pompiste de ladite station, la situation résulte d’une perturbation dans l’approvisionnement. « D’habitude, nous ne connaissons pas de rupture de stock, car nous avons un système d’anticipation, qui nous permet d’être livrés avant que nos cuves soient vides, mais ces derniers temps, il y a pratiquement un décalage de trois jours entre le délai normal et le délai réel de livraison » explique un pompiste. Par contre, certaines stations-services comme celle de Shell à Behoririka n’ont pas connu ce genre de problème.

Problème passager

Au-delà de la baisse des prix qui devait soulager un peu la trésorerie des taxi-be, cette pénurie n’est pas sans poser de problèmes de gestion à ces petites entreprises de transport qui vivent au jour le jour. « A défaut de faire le plein, un luxe que nous ne pouvons plus nous payer depuis longtemps, nous mettons le maximum dans nos réservoirs, mais le problème, c’est que cela nous prive de la trésorerie réservée à notre subsistance quotidienne », explique un chauffeur de taxi-be. Il appelle l’État à prendre ses responsabilités pour mettre fin à cette situation.

Du côté des autorités, l’on explique qu’il ne s’agit pas, à proprement parler, d’une pénurie, mais plutôt d’un problème passager. Selon l’Office Malgache des Hydrocarbures (OMH), « les cas de rupture de stocks résultent d’une perturbation au niveau des transports de carburants depuis Toamasina jusqu’à Antananarivo ». Lors d’une récente intervention à la télévision nationale, le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, Olivier Jean Baptiste a expliqué, que des dispositions ont été prises et que le problème est en passe d’être réglé. Attendre et voir.

R.Edmond.

Tananarive et ses patrimoines : Le voyage sans retour de « Doan Van Bien »

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Doan Van Thanh Andriamanantena, actuellement à la barre du restaurant Doan Van Bien à Besarety.

La ville des Mille ne se laissera jamais ronger par l’oubli du temps, imposé en certains moments sur des calculs politico-historiques et/ou générationnels. Se trouveront toujours, et toujours, dans ses ruelles et ses quartiers, des lieux porteurs d’hier et marqueurs du maintenant. Où rien qu’à s’y asseoir, y discuter, rend conscient à quel formidable possible les Tananariviens, leur cité, voire tout le pays ont le droit d’aspirer. Patrimoine discret de Tananarive, le restaurant « Doan Van Bien » en fait partie. Global par son histoire, celle d’un patriarche viet-namien ensuite de sa famille malgache. Local par les illustres voisins, clients et complices qui l’ont bonifié de leur légende, de leur aura unique. Aujourd’hui, cet établissement niché à Besarety est tenu par Doan Van Thanh Andriamanantena. Loquace personnage, la soixantaine et des poussières, homme de cigarette et de café, mémoire infaillible de fabuleuses anecdotes sur la Grande Île. A lui seul, d’une légèreté dépassionnée et d’une précision livresque, il peut réinventer la capitale. De ces « penseurs » urbains qui donnent la primauté aux idées, aux rêves, aux racines, à la modernité et rétablissent le patriotisme sans s’asservir de son romantisme. A travers ses mots, Tananarive aujourd’hui à la couture de plus en plus campagnarde revêt l’étoffe de « ville-monde », urbaine, libérée, vivante et éternelle.

Mon père, Doan Van Bien, est parti du Viêt Nam du nord, dans la province de Nam Đįnh en 1938. Il avait environ vingt ans. Afin d’éviter les « travaux forcés » pendant la colonisation, le travail obligatoire, il était préférable de s’engager dans l’armée française parce que les conditions de traitement y étaient plus supportables. Si vous étiez un simple civil, ou un agriculteur, vous deviez exécuter des tâches infligées par l’administration coloniale telles que la construction des routes, l’agriculture… Parfaitement légal à l’époque, il était possible de prendre un indigène pour s’occuper des champs, et cela devenait un travail obligatoire pour ce dernier. Mon père a préféré l’armée française. Il a débarqué en France dans des garnisons, à Carcassonne et à Valenciennes avec ses amis, des Vietnamiens incorporés dans le régiment d’infanterie coloniale, au statut de tirailleurs indochinois. 

Les Allemands sont arrivés en 39-40, le régiment se retrouvait automatiquement sous le commandement des forces de Vichy. Lesquelles contrôlaient la majorité de l’armée coloniale donc contrôlées par l’armée allemande, et opposées à la force française libre un peu éparpillée. Il fait ainsi un passage par l’Afrique du nord. Puis son régiment, avec plusieurs officiers, se fait capturer par les forces anglaises à Durban en Afrique du Sud. Considérés comme prisonniers de guerre, j’ignore ce que les officiers ont réussi à négocier, ils ont été réintégrés dans la force française libre.

Bien sûr, il a perdu plusieurs compatriotes de son régiment. Du temps de l’unité de la force française, avant la mainmise des forces de Vichy. Lors des affrontements contre les Allemands, il a perdu beaucoup d’amis vietnamiens. Beaucoup de pertes. Il m’a raconté que, sur le champ de bataille, il a fallu faire semblant d’être mort. Cependant les Allemands poignardent encore les morts avec leurs baïonnettes. Quand ils ne trouvaient plus aucune nourriture, ils prenaient leur gamelle et y faisaient bouillir leur ceinture pour la manger.

En 1942, il y a eu l’opération Ironclad, grâce à laquelle ils ont pu rallier Madagascar. Ils ont été affectés dans la région Vakinankaratra : Ambatolampy et Antsirabe. Là débute l’histoire. Il avait le grade de caporal, ma mère a intégré l’école ménagère au sein de l’internat du Fjkm Ambatolampy. Les deux se sont rencontrés, ma mère avait 16 ans, mon père peut-être 22 ans. Mon père n’arrivait pas à aligner une seule phrase en malgache. Je ne sais pas ce qu’ils se sont dits mais ils se sont mariés. Après le mariage, il a été affecté à Antsirabe. Deux ou trois ans après, ils ont eu notre sœur aînée puis notre aîné. Si vous vous souvenez de « Soloprix », ma grande sœur a été l’épouse de Rakotomavo « Soloprix ».

Madagascar devenu territoire français, mon père étant encore militaire, a travaillé à l’Etat–major de l’armée française à Andohalo. Durant cette période, je ne sais plus exactement en quelle année, le roi du Maroc Mohamed V a été exilé ici, mon père a été parmi la « garde » du monarque. Mohamed V étant parti, il est retourné à son poste à l’Etat–major. Ensuite, il a été assigné en tant qu’aide de camp du médecin colonel Bordes à l’hôpital colonial Girard et Robic. Lui et ses compatriotes vietnamiens étaient très soudés. De plus, la plupart des militaires français présents ici venaient d’Indochine. Alors, ils se sont dit, « pourquoi ne pas raviver ici notre manière de manger au Vietnam ? ».

Le patriarche Doan Van Bien et sa femme Joséphine se sont rencontrés à Ambatolampy en pleine deuxième guerre mondiale.

Razilinah et Dox

Je vais vous raconter une anecdote du temps où il était encore militaire. Au quartier de « Mascar », comme ils ont eu plusieurs enfants, mon père a réussi à ouvrir une épicerie : « Bar du Nord », également magasin de vin. Ma mère tenait la baraque. Il y avait un client, tout le monde le connaissait. Quand celui-ci était à court d’argent, il prenait sa guitare et chantait. Razilinah ! Ma mère s’appelait Joséphine (Zô–zôphine dans la chanson). Dès lors, quand il était un peu dans la dèche, il l’amadouait : « allez, je vais créer une chanson pour toi, verse-m’en un peu ». Ainsi naquit la chanson « Madame la gitara ». Il paraît que quand le graphophone était « out » ou que les gens en avaient marre, on appelait Razilinah. Il créait des chansons au tac au tac, sur le moment. Hélas, un jour, du côté d’Isotry…il ne s’est plus réveillé. Razilinah et Dox sont similaires. Jean Verdi, de son prénom, était un descendant de Ramangetrika. Ils n’étaient pas foncièrement pauvres. Dox aimait être sollicité par des jeunes hommes, ces derniers voulaient déclarer leur amour à des filles. Ces garçons lui demandaient alors d’écrire des poèmes en échange de quelques pièces. Après, il faisait un tour au bistrot.

En 1950, mon père a été libéré de son engagement militaire. Les Français sont malins, ils ne lui ont pas donné la nationalité. Ce que lui ont fait les Français restera à jamais sa rancœur envers la France. Parce qu’il n’a jamais reçu de pension. Il m’a dit : avec mes économies et l´argent que j’ai déjà investi, je vais ouvrir un restaurant. Lui et ses compatriotes se sont également soutenus. Il a prospecté ici à Besarety, a trouvé un local dans la rue du 12ème bataillon malgache dont le propriétaire était Razafindrangita. Il a ouvert son premier restaurant, près du célèbre « Dadà mpanao môtô ». Non loin de « Rajery le coiffeur », l’ancienne assurance « Andriamampandrison ». Nos voisins étaient un développeur de pellicule, famille de Jérôme Randria et un artiste peintre, un certain Raparivo.   

Ses amis vietnamiens l’ont aidé à monter son restaurant, et ont travaillé avec lui. Quand ils réussissaient à gagner assez d’argent, l’un d’eux a ouvert son propre commerce. Et ainsi de suite pour tout le monde, un système d’entraide quoi. Leur ultime avantage : ils ont cherché constamment à s’intégrer, ils se fondaient. Ils n’ont jamais cherché, à l’instar d’autres communautés, à créer des associations ou quelque chose du genre.

Donc, les affaires marchaient avec le restaurant, ils ont trouvé une maison à Behoririka. Il a ouvert la réputée « pharmacie de garde ». Vous voulez boire du rhum ou acheter une montre à une heure du matin, vous en trouverez à l’épicerie « Doan Van Bien ».

Vous connaissez le « look’s », c’est un de ses amis qui l’a lancé et proposé pour la première fois à Tananarive. Puis ça s’est démocratisé. Au Vietnam, le porc est un aliment populaire. Le bœuf est plus cher. Le contraire d’ici.

Dernière pierre à l’édifice

Bon nombre de militaires français fréquentaient en ce temps l’hôpital Girard et Robic et l’institut Pasteur. Il a décidé de les contacter. En 1959, il a réussi à acquérir ce terrain (emplacement actuel du restaurant Doan Van Bien). Avant, c’était une zone marécageuse. En 1960, il inaugure ce restaurant et nous sommes ici jusqu’à maintenant. Le 11 septembre 1975, mon père meurt. Le président Ratsiraka a ordonné un piquet d’honneur et a envoyé une lettre, j’ai encore cette lettre.

Le chef de file n’était plus là, il y a eu un choc. Nous avons connu un passage à vide, l’ancienne énergie s’est dissipée. De plus, nous (ici il évoque Madagascar) avons connu plusieurs crises. L’eau a ensuite coulé sous le pont, la famille a gardé l’épicerie à Behoririka, nous avons fermé le premier restaurant de Besarety puisque là-bas nous louions. Nous avons gardé ce restaurant ici, parce que c’est notre propriété. Après mon défunt frère, ma sœur, j’ai décidé de prendre le relais. Il a fallu prendre des mesures, parfois douloureuses, afin de rétablir notre qualité de service. Et nous sommes encore en ce moment en train de maintenir nos efforts. Un jour, des clients d’une cinquantaine d’années sont venus. Ils nous ont dit que leurs parents les avaient emmenés jadis dans notre restaurant.

C’est la raison pour laquelle je dis souvent à nos enfants que ce restaurant n’est plus un héritage, c’est un patrimoine à gérer. Je me suis plié aux mesures malgré quelques réserves virulentes reçues de part et d’autre. Il fallait bien aussi évoluer avec son temps, j’ai dit « ok mais je ne change pas les chaises ». Mon papa les a achetées dans le magasin « Cachet de Paris » de l’Avenue de l’Indépendance. Des chaises Baumann. A Paris, tous les cafés utilisent ce type de chaise.

Regagner notre qualité de service culinaire, des anciennes notes sont gardées quelque part. Et en quelque sorte, c’est en nous, dans notre manière de vivre. Je vous explique. Par exemple, si vous apprenez à un étranger à cuisiner du « romazava », vous lui donnez tous les ingrédients. Celui préparé par un Malgache sera toujours particulier. Mon père adorait le « romazava ».

Au Vietnam, cuisiner n’est pas réservé aux femmes, les hommes cuisinent aussi. Dès qu’ils sont petits, ils apprennent. Il y a beaucoup de points communs, les vietnamiens mangent du riz. La différence résidait dans les mets. Chez le vietnamien, le riz est omniprésent. Les légumes ou les brèdes étaient obligatoires. Selon les possibilités, des produits de mers : le poisson, les crustacés, c’est aussi obligatoire. Question d’équilibrer le repas, le yin et le yang. Le yang est tout ce qui est aquatique, le froid. Le chaud, c’est le yin, la viande de bœuf, de poulet, de cochon, la volaille… La base principale de la cuisine vietnamienne, l’incontournable, est la sauce de poisson, le nuoc–cham.

Gourmet du « romazava » 

Il n’y a jamais eu de conflit. Mon père avait sa foi, il était bouddhiste, ma mère protestante et nous, leurs enfants, apprenons dans une école catholique. Il nous incitait parfois, « allez à l’église écouter le sermon du pasteur ou du prêtre ». Il le savait, en matière de religion, personne n’ira nous dire d’aller voler ou tuer quelqu’un. Plutôt, nous inciter à être bon et faire le bien. Il n’y avait pas de temple bouddhiste à l’époque à Tananarive. Alors, il a dû s’adapter pour trouver un homme de foi pour prodiguer des paroles de sagesse à ses enfants.

Lui et ses amis vietnamiens étaient des joueurs invétérés de mahjong, ma mère à cause de sa culture protestante n’en jouait pas. Il gardait ses gains au jeu dans un cabas en osier. Un jour, ma mère a jeté le panier dans le feu. Depuis, il a cessé de jouer au majong. Parce qu’il se trouvait loin de la terre de ses ancêtres, il voulait tellement s’intégrer. Quand nous allons en train à Tamatave, un train de nuit, pour récupérer des marchandises parce qu’il importait certains du Vietnam, il achetait des oranges. Puis les partageait avec tout le monde dans le wagon. Un « famadihana » se déroulait dans la famille de ma mère dans le « sud », il y assistait, respectant les rites. D’ailleurs, presque tous les Vietnamiens s’intégraient. Leurs descendants se trouvent en majorité dans le quartier d’Anjanahary aujourd’hui.

Lors de la démobilisation générale, deux choix leur ont été donnés. Rester ou retourner chez eux. Mon paternel a préféré rester à Madagascar, mentionnant que ses enfants sont déjà grands. D’autres ont préféré retourner au Vietnam, le jour du départ, leur bateau a explosé en mer à cinquante kilomètres de Tamatave.

Il y avait beaucoup de communautés à Tananarive à l’époque. Les Grecs étaient nombreux. Vous savez, l’ami de mon père à Betongolo était un Syrien nommé « Tadjer », les Syriens avaient la particularité de chanter en malgache. Tels « Henri Liban » (avec son tube « Neny ») et Tadjer, un célèbre vendeur de sandwich, de mortadelle… devenu propriétaire de l’hôtel « Plage » à Tamatave.

Quand des problèmes surviennent dans la « communauté », tout le monde prenait ses responsabilités. Un jour, un ami de mon père occupait le poste de chef comptable à l’hôpital de Diego Suarez. Le médecin chef y détournait des médicaments et de l’argent. Il y a eu un contrôle financier, les soupçons sont tombés sur cet ami. N’ayant pas supporté ces accusations erronées, il a fini par se suicider. Les Vietnamiens ont réussi à rapatrier son corps, ramener sa femme et ses enfants à Tananarive en avion. Après, ils ont payé le loyer de la veuve et de ses enfants pendant quatre ans. Tout en la finançant pour lancer sa propre activité de commerce.

En 2005 je crois, l’enfant de ma sœur a travaillé au Laos dans le domaine de l’environnement. Ma sœur y est allée pour les vacances. Elle en a profité pour passer au Vietnam. Elle a retrouvé la sœur de mon père. Sa famille a érigé une pierre commémorative dans son village, pensant que depuis tout ce temps il mourut au combat. Ma sœur leur a dit qu’il a bien vécu et qu’il a des descendants à Madagascar. En fait, nous avons encore une grande famille au Vietnam. Il faut aussi savoir que là-bas la guerre a cessé en 1975.

Si un jour, j’y vais, je sentirai sans doute un brin d’amertume. Toutefois, surtout de la fierté. De la fierté.        

La ville de Nam Định, chef-lieu de la province éponyme. (crédit photo : Nam Định)

Nam Định : Terre d’histoire et de résistance

Située au sud du delta du fleuve Rouge, Nam Định, aussi province de plus de 1 380 000 habitants, est l’une des plus anciennes cités du Nord Vietnam. La province est subdivisée en neuf unités administratives (une ville et huit districts) : Nam Định, Vụ Bản, Mỹ Lộc, Ý Yên, Nam Trực, Trực Ninh, Xuân Trường, Giao Thủy, Nghĩa Hưng et Hải Hậu. Cœur culturel du Tonkin, la ville fut, dès le XIème siècle, un haut lieu du confucianisme sous la dynastie Ly, puis un centre textile réputé à l’époque coloniale. Son prestige historique s’incarne dans la cité impériale de Tran, résidence des empereurs Tran (1225-1400), vainqueurs des invasions mongoles. Durant la colonisation française, Nam Dinh devint un foyer ouvrier agité. Sa grande usine textile, construite en 1898, fut l’épicentre de nombreuses grèves dès les années 1920. Ces luttes nourrirent l’essor du mouvement indépendantiste. Parmi les figures emblématiques, Nguyen Duc Canh, natif de Nam Dinh, cofondateur du Parti Communiste indochinois en 1930, joua un rôle décisif. Exécuté en 1932, il reste une icône du militantisme révolutionnaire vietnamien. Durant la guerre d’Indochine puis celle du Vietnam, Nam Định fut une base logistique stratégique pour le Nord-Vietnam. Bombardée à plusieurs reprises par l’aviation américaine, elle incarne encore aujourd’hui la mémoire vivante de la résistance. Province d’érudition, carrefour historique et industrielle, Nam Định demeure un symbole fort de l’identité vietnamienne : enracinée dans des traditions millénaires, forgée par la lutte et toujours tournée vers l’avenir.

L’opération Ironclad a chassé les forces de Vichy de Madagascar en 1942.

Opération Ironclad : Madagascar au cœur de l’Océan Indien stratégique

Le 5 mai 1942, les troupes britanniques déclenchent l’opération Ironclad, première offensive alliée contre une colonie sous contrôle vichyste : Madagascar. L’objectif est clair — empêcher l’armée japonaise d’utiliser le port de Diego-Suarez comme base navale. L’expédition, dirigée par l’amiral Edward Syfret et le général Robert Sturges, mobilise 10 000 hommes, appuyés par les porte-avions HMS Illustrious et Indomitable. En face, le gouverneur Armand Annet défend l’île avec environ 8 000 soldats. Après de violents combats, la ville de Diego tombe le 7 mai. Le 30 mai, une attaque surprise de sous-marins japonais endommage gravement le cuirassé Ramillies. L’opération se prolonge par le débarquement de troupes à Majunga en septembre, puis à Tamatave et Tananarive. Le 6 novembre 1942, Annet capitule. Bilan : l’île passe sous contrôle des Forces françaises libres, sécurisant une voie maritime vitale pour les Alliés dans l’océan Indien.

Le roi Mohamed V, durant son exil à Madagascar. (crédit photo : quid.ma)

Mohammed V en exil à Madagascar : une étape clé vers l’indépendance du Maroc

Le 20 août 1953, le sultan Mohammed V est déposé par les autorités coloniales françaises, avec le soutien du résident général Guillaume, pour avoir refusé de condamner les revendications nationalistes. Escorté par les services spéciaux, il est exilé avec sa famille à Ajaccio, puis transféré le 7 septembre à Antsirabe, dans les terres centrales de Madagascar. L’objectif : l’éloigner du peuple marocain et étouffer les élans indépendantistes. Durant son exil (1953–1955), Mohammed V reste une figure centrale de résistance. Des messages clandestins continuent de circuler, et les émeutes au Maroc s’intensifient. Sous pression, la France finit par le rapatrier au Maroc via Madagascar et Paris. Il rentre triomphalement à Rabat le 16 novembre 1955, amorçant le processus d’indépendance, obtenu en mars 1956.

(crédit photo : Mozean’ny Rock Malagasy)

Razilinah, pionnier de la guitare ba gasy à Madagascar

Né sous le nom de Razilinah Randrianarivelo (1919-1967), il émerge dans les années 1940 comme l’un des premiers à adapter la technique de jeu de la valiha à la guitare, forgeant le style ba gasy sur les Hautes Plateaux de Madagascar. Aux côtés de Rasamy Gitara et Paul Ratianarivo, il façonne un son unique qui influence durablement la musique malgache. Sérénades nocturnes à Faravohitra dès 1942, capuches, tenues élégantes et mélodies envoûtantes : sa guitare vogue auprès des jeunes — un courant culturel majeur du temps. Sa réputation traverse les générations : en 1992, le guitariste Erick Manana, héritier musical, enregistre un album hommage intitulé Razilinah, retraçant ses morceaux « Afindrafindrao » et « Bonjour Chérie ». Personnalités centrales : Razilinah lui-même, son successeur Erick Manana, et le producteur Solorazaf, qui, avec son label Musikela, contribue à perpétuer ce patrimoine dans les années 1990. Héritage : il est la colonne vertébrale du ba gasy, transmis oralement et revisité par de jeunes musiciens, tissant un lien vivant entre tradition valiha et modernité. Sa technique influença toute une génération et repose aujourd’hui au cœur du renouveau de la musique traditionnelle malgache.

Henri Liban, un chanteur de charme dont la texture musicale rappelle l’Amérique des années 40/50.

Communauté syrienne à Madagascar : un héritage commercial né sous la colonisation

La communauté syrienne est arrivée à Madagascar principalement au début du XXe siècle, attirée par les opportunités commerciales sous la colonisation française. Originaires surtout de la région de Damas et d’Alep, ces migrants ont emprunté les routes maritimes via l’Afrique de l’Est. Installés surtout à Tananarive et Tamatave, ils se sont spécialisés dans le commerce et l’artisanat, contribuant au développement économique tout en gardant vivantes leurs traditions culturelles. Le plus malgache des Syriens est sans doute Henri Liban, un chanteur de charme. Ses tubes reconnus sont « Feom–baliha », « Hafatro » et « Neny ». Sa musique vaut le détour et a connu un grand succès chez les Tananariviens.

Le « lokisa », « look’s », plat typique des noctambules fêtards de Tananarive. (crédit photo : Malagasy ve ianao)

Le Lokisa, délice incontournable d’Andravoahangy

L’influence culinaire vietnamienne à Tananarive se traduit par des techniques comme la cuisson à la vapeur, la préparation de bouillons clairs et l’utilisation de nouilles de riz. Les herbes fraîches, telles que la coriandre, la menthe vietnamienne et le basilic thaï, sont intégrées aux plats malgaches, apportant fraîcheur et complexité aromatique au métissage culinaire local. Mais le « lokisa » tient une place majeure dans la culture urbaine de la capitale, dont le quartier d’Andravoahangy, proche de Besarety, tient une place centrale. Le « lokisa », plat emblématique à base de tête de porc. Le lokisa n’est pas seulement un repas : il incarne un moment de partage et d’identité culturelle, reflétant la richesse gastronomique malgache dans un cadre populaire et authentique.

Recueillis par Maminirina Rado

Filatex : 60 000 mangroves plantées pour renforcer les côtes malgaches

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Le Groupe Filatex, à travers sa filiale ENELEC, confirme son engagement pour la protection de l’environnement en lançant une vaste opération de reboisement sur les côtes malgaches. Depuis le début de l’année, 60 000 propagules de mangroves ont été mises en terre dans trois régions : Diégo-Suarez, Tuléar et Majunga. À Diégo, les premières plantations ont concerné 20 000 mangroves réparties sur une surface de deux hectares, au niveau de la rivière Caïman. Cette initiative vise à restaurer les écosystèmes côtiers tout en contribuant à la séquestration de 144 tonnes de CO₂ par an. La région de Tuléar a également bénéficié d’une opération similaire, en partenariat avec le DREDD Atsimo-Andrefana et le VOI Ambondrolava. Au-delà du reboisement, une pépinière de 20 000 arbres fruitiers a été mise en place pour soutenir les membres du VOI. Enfin, à Majunga, 20 000 mangroves ont été plantées en juin, en coordination avec les équipes locales d’ENELEC, VESTOP et le VOI de Boanamary. Un volet scolaire est également prévu avec la mise en terre de 30 arbres fruitiers à l’EPP locale. Ces actions concrètes illustrent l’implication du Groupe Filatex dans la réalisation des ODD, notamment ceux relatifs à la lutte contre la pauvreté, la promotion de l’agriculture durable, l’accès à l’éducation et la préservation des écosystèmes marins.

Manjato Razafy

RN7 Antananarivo-Fianarantsoa : Les travaux de réhabilitation avancent à un bon rythme

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Des résultats sont déjà palpables au niveau de la RN7 reliant Antananarivo et Fianarantsoa.
Des résultats sont déjà palpables au niveau de la RN7 reliant Antananarivo et Fianarantsoa.

Le ministère des Travaux publics, dirigé par Richard Rafidison, poursuit ses efforts dans les réhabilitations des principaux axes routiers reliant les différentes régions de la Grande-île. Depuis quelques mois, sur la RN7, des avancées sont constatées.

Les travaux de réhabilitation de la Route Nationale n°7 (RN7), reliant Antananarivo à Fianarantsoa, se poursuivent dans de bonnes conditions. Ce chantier d’envergure bénéficie du soutien du Fonds Routier ainsi que de partenaires techniques et financiers, dont la Banque mondiale. Selon les dernières informations, les avancées sont notables sur plusieurs tronçons qui se trouvent, entre autres, au niveau du PK72 au PK79 et PK145 au PK151 (région Vakinankaratra) où les travaux ont atteint la phase de mise en place de la couche supérieure, du PK79 au PK94, PK116 au PK122 et PK172 au PK202 où les opérations de scarification ont été complétées sur les zones identifiées comme points noirs, du PK202 au PK210 (Amoron’i Mania) où la scarification est achevée. Les préparatifs pour faciliter la circulation entre les PK 210 et PK 262 sont en cours.

Vigilance accrue

Le ministère des Travaux publics (MTP) a également indiqué qu’au niveau du PK310 au PK311, les travaux se poursuivent normalement. Alors qu’au niveau du PK311 au PK360 (Matsiatra Ambony), le taux d’avancement atteint 45%, des obstacles majeurs ont été résolus, permettant la continuité des travaux au niveau du PK 360 au PK 378. « L’objectif principal est d’améliorer rapidement l’état de la route afin de fluidifier la circulation des personnes et des biens entre le centre et le sud du pays », a-t-on souligné. Cependant, certains tronçons en chantier restent particulièrement sensibles. Des zones poussiéreuses ou recouvertes de graviers, notamment dans les virages, requièrent une vigilance accrue. Les usagers sont donc invités à modérer leur vitesse et à redoubler de prudence, afin de préserver leur sécurité ainsi que celle des autres.

Julien R.

Désiré Rakotomandimby : Mobilisation générale contre les intoxications

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Normes sanitaires

Suite à une série d’intoxications alimentaires ayant fait plusieurs morts dans la région d’Amoron’i Mania, les autorités locales ont déclenché une vaste campagne de sensibilisation à Ambositra. L’initiative est portée par le Centre opérationnel anti-intoxication alimentaire (COAIA), en partenariat avec les services de la région, sous la direction du gouverneur Désiré Rakotomandimby. Vendredi dernier, des équipes de sensibilisation ont investi les marchés, les rues et les établissements de restauration pour rappeler les fondamentaux de l’hygiène alimentaire. L’objectif est de responsabiliser les acteurs locaux et de stabiliser la situation.

Mise en danger

Face à la gravité de la situation, la région mise sur une stratégie de prévention active, conjuguant sensibilisation, surveillance et mesures fermes. « Il ne s’agit pas d’empêcher les gens de vendre mais de veiller au respect strict des normes sanitaires. Le poisson pourri et avarié n’a plus sa place sur les étals, il en va de la vie de nos concitoyens. Vendre des produits avariés n’est pas une simple négligence, c’est une mise en danger de la vie d’autrui ».

Démarche collaborative

Pour prévenir les risques d’intoxication alimentaire, des recommandations essentielles ont été formulées. Les professionnels sont sommés de garantir une chaîne du froid irréprochable, d’employer des vitrines protectrices obligatoires pour les plats cuisinés, et d’assurer une hygiène constante des espaces de vente. L’objectif est d’assainir durablement leurs méthodes de travail et les acheteurs sont priés de faire preuve de prudence et de privilégier des denrées saines, attrayantes et d’une traçabilité certaine.

Nadia R.

Revendication des îles Éparses : « Madagascar doit solliciter le soutien des organisations internationales » selon Serge Zafimahova

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Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

L’idée de cogestion des îles Eparses ne fait pas l’unanimité. Et le gouvernement français se mure dans le silence depuis lundi à l’issue de la réunion qui s’est tenue à Paris.

Dans une analyse à laquelle nous avons eu accès, Serge Zafimahova estime que le dossier des Îles Éparses « relève avant tout d’une stratégie politique, et non d’un contentieux juridique », et la souveraineté de Madagascar sur ces territoires ne faisant, selon lui, aucun doute. « Dans le cas des Îles Éparses, il est important de faire une distinction claire entre le recours soit à une juridiction et/ou à une instance internationale pour faire valoir les droits de Madagascar, soit à la co-gestion souhaitée par la France, soit au transfert progressif de souveraineté, qui constitue une période de transition en douceur respectant le principe ex tunc », a-t-il déclaré.

Selon Serge Zafimahova, Madagascar se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. « Madagascar souhaite-t-il un retour progressif de ces îles par la France, ou est-il prêt à faire valoir sans hésitation ses droits à la décolonisation ? », interroge-t-il, en soulignant que face à l’atermoiement de la France, la seule issue viable pour la Grande Île serait d’affirmer « sa pleine souveraineté et ses droits sur les îles Éparses » par le biais de procédures devant plusieurs juridictions et instances internationales compétentes. L’analyste précise, par ailleurs, que Madagascar pourrait bénéficier du soutien d’organisations internationales telles que l’Union africaine, la SADC, le G77+Chine, les BRICS, ou encore des regroupements comme l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), les SIDS et le Forum des États insulaires et archipélagiques (AIS), afin de « prendre des mesures efficaces » et renforcer sa position.

Transfert progressif

S’agissant de la proposition française, Serge Zafimahova se montre catégorique. « La France défend l’idée d’une co-gestion, ce qui signifie que la souveraineté reste française telle qu’elle est actuellement et que l’exploitation peut être menée conjointement », explique-t-il. Or, dans les faits, un tel accord de co-gestion, même s’il permettrait à Madagascar de percevoir une part des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles, ne remettrait nullement en cause le statut des Îles Éparses comme territoire français. « La signature d’un accord de co-gestion est une mesure qui ne remet pas en cause la souveraineté française sur ces îles et les droits qui y sont associés », insiste-t-il, ajoutant que « la marine française ne renoncerait pas volontairement à sa responsabilité de sécuriser les ZEE pour des raisons géopolitiques ».

Pour Serge Zafimahova, la proposition française est « inacceptable » car elle impliquerait implicitement un abandon de la souveraineté malgache sur ces îles et leurs îlots adjacents. Selon lui, la position de la France s’explique par des considérations géopolitiques et géostratégiques liées à la sécurisation de ses intérêts régionaux dans l’océan Indien, notamment les ZEE, les ressources en minerais stratégiques, le pétrole, le gaz, et la présence de la marine française, tout en évitant d’ouvrir un précédent de rétrocession post-coloniale. Serge Zafimahova plaide en faveur « d’un transfert progressif de souveraineté des Îles Éparses à Madagascar comme solution la plus appropriée », estimant qu’il convient de « définir une période transitoire, tout en recevant des compensations, avant que Madagascar ne rétablisse sa pleine souveraineté sur les Îles Éparses ».

Rija R.

Ecole Maarif : Des bourses en Turquie pour les élèves polyglottes

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La cérémonie de remise des certificats marquant la fin de l’année scolaire 2024-2025.
La cérémonie de remise des certificats marquant la fin de l’année scolaire 2024-2025.

L’école internationale Maarif de Madagascar, ouverte en 2019, connaît un succès grandissant. Bilal Demirci, représentant de la Maarif de Turquie à Madagascar, a souligné les excellents résultats de l’année scolaire 2024-2025. Une dizaine d’élèves de l’établissement poursuivent déjà leurs études supérieures en Turquie, et 20 bourses supplémentaires seront offertes cette année. L’École internationale Maarif propose un double système éducatif, malgache et français, et se distingue par le polyglottisme de ses élèves. Ils maîtrisent non seulement le malgache, mais aussi le turc, le français, l’anglais, l’espagnol et l’allemand.

Excellence académique

SEM Ishak Ebrar Çubukçu, Ambassadeur de Turquie à Madagascar, a salué la progression rapide de l’école. Ouverte en 2019 avec seulement 32 élèves, elle en compte aujourd’hui 225, et 300 inscriptions sont déjà enregistrées pour l’année scolaire 2025-2026. L’établissement, laïque, excelle particulièrement en technologie, mathématiques et sciences sociales. Yvan Andriamihamina, élève de Terminale S à Maarif Madagascar, en est un bel exemple : il a remporté le premier prix du Festival des Sciences à Abidjan en avril dernier grâce à son gant innovant pour les aveugles. La fin de l’année scolaire 2024-2025 a été marquée par une cérémonie festive au CCI Ivato, où Yvan et tous les élèves de Terminale, Troisième, CM2 et Grande Section ont reçu leurs certificats Maarif. L’événement a mis en lumière la richesse culturelle de l’école avec des danses malgaches et turques, une comédie musicale, de la poésie, du slam et une démonstration de karaté, où les élèves de Sensei Amédée ont obtenu leurs ceintures jaunes.

Narindra Rakotobe

Vigilances fortes houles : Des vagues de trois à quatre mètres attendues sur les côtes Sud et Est

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Des alertes à la vigilance ont été lancées hier par la Direction générale de la météorologie de Madagascar (DGM). Elles font référence à une forte houle qui devrait frapper progressivement les côtes Sud et Est du pays. Selon le service Météo Madagascar, des vagues de 3 à 4 mètres sont attendues, issues d’un alizé puissant venant du Sud-Est. Le phénomène a touché la zone entre Itampolo et Vohipeno hier matin, avant de s’étendre vers Mahanoro dans l’après-midi. Ce jour, la houle atteindra les zones de Mahanoro à Soanierana Ivongo, puis Sambava dans la soirée. Demain, c’est le littoral allant de Sambava jusqu’au cap Bobaomby, à l’extrême Nord-Est, qui sera concerné.

Les impacts attendus sont multiples. La DGM cite comme exemples : la perturbation de la navigation, les risques de naufrage, la désorganisation des activités maritimes, et d’éventuelles inondations côtières dans les zones vulnérables. Trois niveaux de vigilance ont ainsi été définis : alerte rouge entre Itampolo et Mahanoro, alerte jaune jusqu’à Sambava, et alerte verte au-delà.

Un appel à la prudence a été lancé par la DGM. Celui-ci s’adresse surtout aux pêcheurs et aux habitants des zones côtières. Les consignes de sécurité émises localement doivent être suivies scrupuleusement. Une surveillance continue est en place sur tout le littoral concerné.

José Belalahy