En plein match, le président de la Fédération malgache de football (FMF), Alfred Andriamanampisoa, est descendu sur la pelouse pour participer à une bagarre, allant jusqu’à frapper un joueur. Un acte inqualifiable qui soulève une question fondamentale : comment celui qui est censé être le garant de l’éthique sportive peut-il en être le principal fossoyeur ?
Une image affligeante, des questions pesantes et une sanction internationale qui pend au nez du football malgache. La scène qui s’est déroulée le 19 juin dernier au stade Elgeco Plus dépasse l’entendement.Le football malgache a touché le fond ce 19 juin. Alors que le match se jouait à la 81e minute opposant Elgeco Plus à MAMA FC. La tension était palpable, comme souvent lors de ces matchs à fort enjeu. Mais ce qui aurait dû rester une simple altercation entre joueurs, comme il en existe des dizaines, s’est transformée en un spectacle navrant. Une bagarre générale éclate, le jeu est interrompu, et contre toute attente, le président de la FMF, Alfred Andriamanampisoa, quitte la tribune pour entrer sur l’aire de jeu.
Non pas pour calmer les esprits, rôle que sa fonction lui impose, mais pour se joindre à la mêlée. Les vidéos, qui ont depuis fait le tour des réseaux sociaux et dont l’authenticité n’est plus à prouver, sont accablantes. On y voit distinctement le premier responsable du football national participer activement à l’échauffourée et asséner un coup à un joueur de l’équipe adverse. La scène est surréaliste, l’image est désastreuse.
Confusion
Au-delà de la violence du geste, c’est le conflit d’intérêts flagrant qui choque. En agissant de la sorte, Alfred Andriamanampisoa a démontré son incapacité totale à séparer sa fonction de président de la FMF, qui exige une neutralité et une exemplarité absolues, et son statut de président du club d’Elgeco Plus. Il n’a pas agi en tant que père de la grande famille du football malgache, mais comme un simple dirigeant de club emporté par la passion et, visiblement, par une perte totale de contrôle.
Comment peut-on exiger des joueurs, des arbitres et des supporters qu’ils fassent preuve de fair-play quand le sommet de la pyramide offre un tel contre-exemple ? Cet incident anéantit toute la crédibilité de l’instance fédérale et de son dirigeant.
Sanctions
Si la commission de discipline nationale est directement concernée, il est certain que l’affaire ne restera pas sans suite au niveau international. Les statuts et le code d’éthique de la Confédération Africaine de Football (CAF) et de la FIFA sont extrêmement stricts concernant le comportement des officiels. Le fait de porter atteinte à l’intégrité et à l’image du football est l’une des infractions les plus graves.
Les sanctions possibles sont nombreuses et peuvent être très lourdes. Elles vont d’une amende substantielle à une suspension de plusieurs mois, voire de plusieurs années, de toute activité liée au football, que ce soit sur le plan national ou international. Dans les cas les plus extrêmes, une radiation à vie peut être prononcée. La CAF et la FIFA ne peuvent tolérer qu’un président de fédération se comporte de la sorte. L’heure n’est plus aux explications de circonstance, mais à la prise de responsabilité. Le football malgache, déjà en proie à de nombreuses difficultés, n’avait pas besoin de cette humiliation supplémentaire. La balle est désormais dans le camp des instances disciplinaires, dont on attend une décision ferme et exemplaire pour sauver ce qui peut encore l’être de l’honneur du football national.
T.H